Colette Fayard, avec Par tous les Temps (Présence du Futur
1990), réalise un véritable exploit : intégrer Arthur Rimbaud dans un
récit de science-fiction, afin d’en mieux cerner le génie. L’aventure démarre
en 2891, dans un monde dirigé par un Islam Socialiste dont les représentants
sont de grands poètes ! Et les délinquants sont condamnés à être injectés
dans le passé, dans l’esprit d’une « jeune pousse prometteuse » et à
en parfaire le talent. Tout cela peut prêter à sourire, mais cette mise en
scène est le prétexte à nous faire vivre la courte existence du poète de
Charleville et à nous faire partager avec beaucoup de sensibilité ses aventures
exotiques et sa lente descente aux enfers. La plume est magnifique et la vie de
Rimbaud est très sérieusement documentée. On ne saura jamais vraiment quelle
est la part de « l’autre » dans la création de l’auteur, mais on sent
qu’il se rebiffe et lutte en permanence pour garder la main et imprimer de sa
patte ce qui sont devenus des chefs d’œuvre.
Bravo !
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