Nakna Uhurshu, Steve S. (Les Rêves de Cthulhu, 3, Chrysalide 2024) est le titre de la première longue nouvelle du troisième opus de l’excellent Steve. Mais aussi une petite déception pour ceux qui suivent cet auteur puisque reprise de ce qu’il nous avait déjà donné (Cf tome 1, 2021, Le Recueil). Mais cette déception va très vite se transformer en belle surprise, puisque la primo-nouvelle va être complétée, l’ensemble formant un roman consistant. Martin, dernier survivant de l’épisode précédent, a « chopé » le Grand Ancien au nom impossible, Nakna pour les intimes, qui cherche à prendre son contrôle, et vice-versa. Et un combat qui en vaut la peine puisque, le Grand Ancien bien maîtrisé peut fournir au savanturier une force incroyable. Et il en aura bien besoin pour échapper à l’armée russe qui est sur ses traces et à un potentat sanguinaire local gros consommateur de chair humaine. La saga prend la forme d’un récit d’heroic-fantasy, dans laquelle il est question d’aller se procurer un liquide susceptible de soigner un petit garçon russe qui a pris une mauvaise balle dans le crâne. Un liquide fabriqué et conservé par une redoutable divinité locale, le vodianoï. Un scénario dans lequel Steve va s’éclater et nous donner une fois de plus la mesure de son talent en matière de gore-dolby-stéréo.
On perd un peu ses repères, et l’injection d’une louche de mythologie slave donne au panthéon lovecraftien une allure un peu bancale ! Mais après tout, le Maître de Providence n’a jamais cherché à structurer ses créations !