669, Giacometti et Ravenne (JC Lattès, 2022). Tristan Marcas aura décidemment bien du mal à profiter de sa retraite comme antiquaire à Genève. Son amie, Laure d’Estignac, membre de la résistance gaulliste, vient le relancer pour coincer un riche trafiquant d’art, faisant fortune sur des œuvres volées par des collaborateurs de tout poil. Ce qui l’intéresse à priori, c’est de récupérer son carnet d’adresse pour faire tomber ses complices peu scrupuleux. Mais Marcas va vite se retrouver dans une autre aventure, sur ordre de Himmler qui lui envoie Otto Skorzeny comme baby-sitter. Le haut responsable de la SS à Paris a été retrouvé horriblement mutilé, le signe 669 figurant, écrit dans le sang, à côté de son corps ; même sort a été réservé à une diva parisienne, fournissant aux dignitaires de l’occupation des filles de joie. Et Marcas, supposé être un expert en ésotérisme, n’a d’autre choix que de mener l’enquête. Il croisera régulièrement le commissaire Montalivet, chargé du dossier pour le compte de la Police Française. Une sorte de Maigret bourru, mais qui cache bien son jeu. Il rencontrera également un ancien libraire, qui tenait une échoppe au nom des « Pommes Bleues » et qui s’appelle bien sûr Saunières (avec un S !). On fera connaissance de l’inénarrable voyante-collaborationniste, Geneviève Zaepffel, dont le mari, René, a des relations plus que douteuses. Comme cet excellent Docteur Petiot. Nous sommes en effet en présence d’un cercle sataniste, qui consomme sa dose de chair fraîche et qui a besoin de faire disparaître les restes de ses victimes. Un cercle en liaison avec un « Lebensborn » qui peut ainsi se débarrasser des jeunes mères après avoir accouché d’un beau bébé aryen. Mais alors qui est 669 dans ce marigot écœurant ? Je ne spolierai pas la chute, tout à fait surprenante, et qui n’a rien à voir avec l’ésotérisme. Je préciserai seulement que cette aventure se déroule à un point crucial de la guerre, celle de la préparation du débarquement. J’ai du reste beaucoup souri à la lecture des messages codés de la BBC, truffés d’allusions à Plantard et à Bérenger Saunière !
Cette chute reste très ouverte, certainement pour préparer la suite des aventures de Marcas qui ne pourra abandonner sa compagne, Laure, en stage de reproduction dans un Lebensborn !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire