lundi 29 août 2022

CTHULHU EN REPUBLIQUE DOMINICAINE, Les Tentacules de Rita Indiana


 

 

Malgré son titre, Les Tentacules de Rita Indiana (Rue de l’Échiquier, 2020) n’est pas un roman lovecraftien. C’est une fiction glauque, difficile à lire, dans l’univers violent de la société de Saint-Domingue. L’anti-héros, Alcide, est une jeune femme qui passe son temps à tailler des pipes à de vieux cochons dans les jardins publics. Elle a besoin d’argent en effet pour acheter une plante miraculeuse qui va la transformer en homme ! Mais si je cite ce bouquin, c’est parce qu’il nous offre un bel échantillon des créatures de la Santeria qui rythment les croyances locales. On y rencontre notamment Olokun « l’esprit de l’Océan » qui représente la mer dans son aspect le plus terrifiant. Propriétaire des profondeurs, responsable d’épouvantables tempêtes menaçant d’engloutir le monde, il est maintenu au fond de l’eau par Obatala, Divinité de la Création, qui le neutralise pour l’empêcher de nuire.


samedi 27 août 2022

INITIATION A LA CHIMEROLOGIE avec Camille Renversade

 


MARIE MAITRE EXPOSERA LE 7 SEPTEMBRE AU CHÂTEAU DE SAVIGNY-LES-BEAUNE


 

LA LITTERATURE MAUDITE BELGE

Le livret est ici :

https://mediatheques.ardenne-metropole.fr/les-mediatheques/mediatheque-voyelles/animations/281-sdlm-2022


 

samedi 20 août 2022

UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE AVEC JEAN HAUTEPIERRE ?


 

DE LA CORRESPONDANCE INEDITE EN FRANÇAIS DE LOVECRAFT


 

Un recueil inédit en français de lettres 1925-1926 a été publié en 2022 sous le titre Ils sont tout ce qui me permet d’ouvrir les yeux le matin par les Éditions Saint-Jacques, traduction et notes de Vincent-Pierre Angouillant. Un excellent document qui couvre la période février 1925 – avril 1927, une période certes courte mais oh combien stratégique pour Lovecraft : la dernière année de son bref séjour à New York (deux ans) et un retour en fanfare à Providence. Le classement chronologique et la sélection « des belles pièces » font de la lecture quelque chose d’envoûtant et donnent le sentiment de suivre l’auteur pas à pas. Un sentiment que j’avais déjà éprouvé en lisant Moi, H.P. Lovecraft de Jacky Ferjault. Sur le fond, on retrouvera la violence du racisme de l’écrivain, manifestement attisée par son « échec new yorkais » ; mais on tombera surtout sous le charme de son amour pour Providence qui flirte parfois avec de l’idolâtrerie.

VERDUN-SUR-MISKATONIC


 

mercredi 17 août 2022

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : TOUT CE QUI EST SUR TERRE DOIT PERIR, Michel Bussi

 


 

 

Tout ce qui est sur terre doit périr (Pocket 2019) est la reprise de La dernière Licorne de Michel Bussi (2017). Un thriller ésotérique bien léché dont le héros n’est autre que l’Arche de Noé qui serait perchée sur le mont Ararat ! Le combat pour retrouver le navire mythique est sans merci entre le Parlement Mondial des Religions et ses services spéciaux (! cf 2017), protecteurs de la théorie biblique qui se retrouve du reste dans beaucoup d’autres Traditions[1], et des terroristes illuminés qui veulent faire éclater au grand jour la véritable nature de l’anomalie d’Ararat (photo prise d’avion qui suggère la forme d’un bateau). Car la découverte de celle-ci pourrait remettre en cause de nombreuses croyances. Je ne spolierai pas ce dont il s’agit, qui n’est du reste pas difficile à deviner quand on sait « que les Fils de Dieu trouvèrent belles les Filles des Hommes !). L’équipe d’aventuriers qui s’est glissée entre les protagonistes comprend une glaciologue, car le réchauffement climatique et la fonte des glaces pourraient prendre tout le monde de court et révéler aux yeux de tous « l’anomalie ! ». Ajoutons que la « licorne » est en permanence en arrière-plan du récit et qu’elle semble apprécier les contreforts de l’Ararat. Animal mythique produit de l’imagination humaine ou animal réel qui aurait été décimé lors du Déluge ? De nombreux chercheurs ont analysé les iconographies représentant cette catastrophe pour débusquer une corne légendaire. Les résultats ne sont guère probants.

Restons dans le sourire en rappelant que les créationnistes américains ont ouvert en 2016 un « Biblical Park » dans le Kentucky avec une reconstitution de l’Arche grandeur nature (d’après les indications de la Bible). Ils ont en projet de passer maintenant à Tour de Babel. Ils devraient faire un partenariat avec le Park von Dänicken d’Interlaken, ses « anciens astronautes » ne seraient pas dépaysés !



[1] Les récits bibliques de l'arche de Noé présentent des similitudes avec un mythe mésopotamien décrit dans le Poème du Supersage datant du XVIIe siècle av. J.-C., dans la légende de Ziusudra qui pourrait elle aussi dater de la fin du XVIIe siècle av. J.-C., puis repris au XIIe siècle av. J.-C. au plus tard dans la version assyro-babylonienne « standard » de l'Épopée de Gilgamesh, mythe qui raconte comment un Sage appelé Atrahasis, Ziusudra ou Uta-Napishtim selon les différentes versions du mythe, fut invité par le dieu Enki/Ea à construire un navire, dans lequel il pourrait échapper au déluge envoyé par l'assemblée des grands dieux3. D'autres versions, d'une ressemblance plus approximative, peuvent se retrouver dans de nombreuses cultures à travers le monde. L'histoire de l'arche a fait l'objet par les religions abrahamiques d'interprétations abondantes, mêlant raisonnements théoriques, problèmes pratiques et considérations allégoriques : les commentateurs, ainsi, pouvaient aussi bien se poser la question de la gestion du fumier que celle de l'arche comme première incarnation d'une Église offrant le salut à l'humanité

 

mardi 2 août 2022

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : POUTINE ET L'UKRAINE, Vladimir Fédorovski

 


 

 

Vladimir Fédorovski cherche lui aussi à coller à l’actualité avec Poutine, L’Ukraine, les faces cachées (Balland 2002). Diplomate, proche de Gorbatchev, écrivain reconnu, cet auteur d’origine russo-ukrainienne hante aussi les plateaux TV en cet été brûlant. Son ouvrage sent, hélas, le « vite fait », la partie strictement réservée à Poutine étant maigrelette. L’essentiel de l’ouvrage est une rétrospective historique (les influences de Poutine) et une analyse géographique (pour éclairer la géopolitique poutinienne), le tout accompagné de nombreuses annexes pour étoffer le volume ! J’ai bien aimé, pour illustrer la partie géographique, la reprise d’un article d’un journaliste, Alain Coulon, qui a fait Pékin – Berlin en train ! Sa conclusion, « entre Pékin er Berlin, la Russie du XXI ème siècle est-elle autre chose qu’une longue parenthèse ? ».