vendredi 28 mai 2010

LA SAGESSE DES MORTS (bis)


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Une autre lecture d'un ouvrage délà chroniqué.

Le pastiche holmésien est un art difficile, et le travail que nous offre Rodolfo Martinez, jeune auteur espagnol, est une petite perle. La Sagesse des morts (Mnémos 2010) propose un mini-roman et deux nouvelles. Passons rapidement sur la dernière, L’Aventure du Faux Assassin, qui ne présente qu’un intérêt mineur. Mais la plus longue, qui donne du reste son titre à l’ouvrage, est étonnante à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle met en scène le légendaire Necronomicon de Lovecraft, ouvrage mythique dont la version John Dee est conservée par les milieux occultistes de la capitale, et notamment la sulfureuse Golden Dawn. Ensuite parce qu’elle utilise avec brio le personnage de Conan Doyle qui, comme chacun sait, est l’agent littéraire de Watson et, ce que l’on ignore, membre éminent de la société secrète. Le fabuleux ouvrage est l’objet de toutes les convoitises, et plus particulièrement d’un certain Sigurd Sigerson, personnage fictif qui avait été inventé par Holmes pour mener une mission discrète après sa mort supposée. Holmes ne tardera pas à identifier l’imposteur qui n’est autre que Lovecraft…. père. Un récit haletant qui utilise certaines des créatures redoutables imaginées par l’Ermite de Providence et qui nous permet de rencontrer Aleister Crowley, alors très jeune mais déjà fort inquiétant.
La seconde nouvelle, Depuis la Terre au-delà de la Forêt, fait tout aussi fort. Le héros de ce pastiche n’est autre que notre vieil oncle, le comte Dracula, qui fait une nouvelle tentative de retour en Angleterre. On apprend du reste comment ces « résurrections » sont possibles, malgré le traitement infligé par Van Helsing à la fin du roman fondateur (pieu dans le cœur, tête coupée et bouche remplie d’ail). Le corps est bien détruit, mais l’esprit du non-mort peut se glisser dans l’enveloppe de l’une de ses dernières victimes. L’intérêt du récit est de prendre la suite de Bram Stoker, faisant appel au couple Harker, à John Seward et bien sûr au médecin hollandais érudit.
Au total un très beau travail malgré les nombreuses coquilles qui cassent parfois la lecture.
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