Quelques pages plus loin, un couple en vacances en Afrique se poste devant un garçon malnutri : "On cherche un restaurant bio-lo-gique. Toi comprendre ?", lui demande-t-il.
Grinçant, tranchant, corrosif, en somme résolument "trash", ainsi pourrait-on qualifier l'univers du dessinateur de presse Jean-Marc Couchet, plus connu sous le pseudonyme de Giemsi. Installé dans le Lauragais, entre Villefranche et Castelnaudary, il vient de publier un ouvrage collectif (Avec Decressac, Flavien et Sergio), dans lequel il livre son regard décalé d'un trait vif et sans concession.
Professeur de chimie, auteur d'une thèse sur "les nouveaux complexes luminescents d'ions terbium III, et Europium III à modifications, etc.", auteur également d'un livre sur Rennes-le-Château, Giemsi est un touche-à-tout qui s'est lancé dans le dessin de presse lors de ses études. "Je dessine depuis toujours, mais le dessin de presse, c'est vraiment particulier. J'ai dû apprendre à déstructurer mon trait, à obtenir un style plus brut. François Forcadell (ancien rédacteur en chef de Siné Mensuel) m'avait dit un jour qu'il fallait entre 10 et 15 ans pour devenir dessinateur de presse", avance-t-il.
S'inspirant de ses deux maîtres : Reiser et Villemin, le chimiste humoriste affine néanmoins son art, et se forge petit à petit une place dans le cercle des dessinateurs de presse.
Aujourd'hui, aux côtés de grands noms comme Aurel, Besse ou Lasserpe, il collabore régulièrement à "Zélium" et "Z Minus", deux revues associatives et satiriques.
Surtout, son kit d'aquarelliste sous le bras, il croque à longueur de journée les travers de la société et s'attaque aux sujets les plus sensibles comme la politique, l'écologie, ou la sexualité, qu'il traite de manière abrupte, sans pincettes et loin des discours convenus. "Le gag, c'est quelque chose qui se travaille, mais il n'y a pas de recette pour en trouver un.
Après, comme disait Pierre Desproges, je considère qu'on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui". Quant à ses sources d'inspiration, Giemsi les trouve en écoutant la radio, en lisant le "Canard enchaîné" et la presse régionale. En revanche, il s'interdit d'ouvrir "Charly Hebdo" ou "Siné Mensuel", pour éviter "d'être influencé par les autres dessinateurs", et conserver ainsi son univers aussi personnel que "trash
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