samedi 20 juillet 2013
GISCARD A LA REINE DU CHATEAU
Belle soirée vendredi à la Reine-du-Château avec Marie Géraldine Furic et Pauline Jung, deux spécialistes en Beaux-Arts de Toulouse, qui nous ont parlé de la légendaire Fabrique Giscard.
Après avoir étudié le décor de l'église de Rennes-le-Château, elles on retracé l'histoire du statutaire de Toulouse jusq'uà sa disparition, avec le décès du dernier descendant de la lignée en 2005.
Elles ont créé une association afin de préserver ce patrimoine exceptionnel. On peut consulter leur site ici :
MANUFACTURE GISCARD
Pas d'interprétations romantiques, mais un constat : à part le diable, tout le statutaire de l'église provient du catalogue commercial de la maison.
Une belle soirée érudite qui a ravi le public.
Exposé très fouillé et très complet de l’histoire de la Manufacture Giscard de Toulouse, accompagné de photos fort intéressantes, décrivant les procédés de fabrication et de moulage des statues et autres objets d’ornement religieux, voire profanes.
En quelques mots qui ne peuvent réellement résumer une conférence d’une heure et demie, Giscard fabriquait et assemblait ses ouvrages de manière quasiment industrielle, presque en série, au départ de moules, ce qui – indépendamment de leur taille – les rendait similaires et finalement relativement peu coûteux, et convenait très bien à des curés désireux de restaurer ou embellir les édifices religieux en peu de temps et à peu de frais. A preuve, le chemin de croix, dont on dénombre une soixantaine d’exemplaires quasiment identiques. A preuve également, divers moules et divers exemples de statues, quand même nettement moins nombreuses.
Le message sous-jacent semble donc être : la décoration de Rennes-le-Château n’a rien d’extraordinaire.
Je regrette un peu qu’un travail universitaire de cette qualité ne prenne pas compte d’un autre aspect de cette affaire. Il est vrai que les pièces d’un Lego sont fabriquées industriellement et sont toutes identiques. Mais il est vrai que l’on peut aussi en faire ce que l’on veut…
Il est certain que Saunière a employé des objets fabriqués en série, mais il est certain aussi qu’il les a choisis. Et ce n’est probablement pas au hasard.
Comment expliquer cette fameuse citation au fronton de l’église : « Terribilis est locus iste », alors qu’il n’y a pas la moindre allusion à l’Echelle de Jacob dans la décoration statuaire, ni à l’entrée, ni ailleurs ?
Comment expliquer, juste sous cette citation, la phrase tronquée : « Domus mea domus vocationis vocabitur ». « Ma maison sera appelée maison de prière », et qui se complète par les termes : « et vous en avez fait une caverne de voleurs »… ?
Ce ne sont que des exemples, il y en a plusieurs autres.
« Simples citations de textes religieux, normales à l’entrée d’une église ». C’est possible. Mais toute œuvre humaine exprime d’une manière ou d’une autre la pensée de leur auteur, et il n’existe aucune pièce de monnaie qui n’ait qu’une seule face.
Il n’existe pas non plus de légende qu’il ne faille lire entre les lignes.
Ceci dit, bravo aux deux conférencières pour la qualité de leur travail, en leur souhaitant le succès qu’elles méritent.
Paul Rouelle.
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