Kris Darquis, bien connue
dans le milieu des chercheurs castelrennais, vient d’autoéditer (2014) une
petite plaquette sur Claudia Procula, reprenant sous forme de traduction libre
un ouvrage en langue anglaise de Val
Wineyard. L’épouse de Ponce Pilate est à la mode, en partie à la suite des
travaux romantiques de Christian Doumergue, la faisant naître à Narbonne, ville
où elle serait retournée avec Marie-Madeleine après la mort de Jésus, sans
oublier bien sûr de faire une escapade à Rennes-le-Château (in La Tombe Perdue, Pardès, 2008). En fait,
les sources (sérieuses) sur Claudia Procula sont maigres, et toute la saga
qu’elle a généré se fondent sur un passage de l’évangile de Matthieu : Or, tandis qu’il siégeait au tribunal, son
épouse lui fit dire : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste,
car aujourd’hui j’ai été très affectée dans un songe à cause de lui. » (27,19)
D’autres allusions à cette « sympathie » pour Jésus peuvent être
relevées dans certains évangiles apocryphes, mais largement postérieurs aux
textes « officiels ».
Kris Darquis fait un bon
tour du sujet, sans céder aux fantasmes mais tout en marquant une petite
faiblesse pour la thèse « Claudia amie de Marie-Madeleine ». Le
chapitre d’histoire romaine destiné à replacer Ponce Pilate dans son contexte
est fort bien fait. Quant à la fin de Ponce Pilate et de son épouse, elle
aurait certainement gagnée à être étayée par les travaux de deux auteurs de la
région du Pilat, Patrick Berlier et Thierry Rollat qui ont creusé le sujet sous
l’angle local.
Mais un grand bravo en tout état de cause pour cette
sympathique coproduction franco-britannique qui ne demande qu’à être
poursuivie
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