On connaît bien J.R. Dos Santos et ses thrillers scientifiques dont le plus emblématique est certainement La Formule de Dieu. Avec Le Magicien d’Auschwitz (HC 2021), il nous propose une incursion dans le domaine historique, toujours avec ce souci de la documentation dont la richesse est sans conteste une des clefs de son succès. Disons-le tout de suite, ce livre est difficile à lire, car quand on rajoute de l’horreur à l’horreur, on a toujours de l’horreur ! Il s’agit d’une plongée en profondeur dans l’univers des camps de concentration sur base de récits de détenus ayant enterré leurs manuscrits avant de s’évanouir en fumée. L’histoire est celle d’un prestidigitateur allemand établi à Prague, « le Grand Nivelli », qui rencontre un immense succès au point d’amener les occupants allemands à assister à l’un de ses spectacles. Le Gouverneur, Heydrich, flairant chez Herbert Levin (Nivelli, 1906-1977) des pouvoirs occultes qui pourraient être mis au service du Reich lui propose de rentrer à la SS et de participer aux travaux de l’Ahnenerbe. Las, le magicien est juif et, en compagnie de sa femme et de son fils, va connaître une descente aux enfers dont le terminus sera Auschwitz. Il y retrouvera un ancien collègue de Prague qui lui fait comprendre, à mots couverts, qu’une révolte se prépare.
Parallèlement, on suivra les aventures du soldat Francisco Latino, soldat portugais, versé dans la phalange espagnole puis dans la Division Bleue, chargée d’aider la Wehrmacht dans sa conquête de la Russie. Une brute au cœur tendre qui, alors qu’il était en opération sur Leningrad, tombera follement amoureux de la belle paysanne russe Tanusha. Alors qu’ils allaient se marier, la promise sera enlevée par la SS pour faire pression sur Francisco : entrer dans la SS alors qu’il souhaitait retourner aux pays pour couler des jours heureux. Il sera affecté comme surveillant à Auschwitz, camp où sera déportée sa fiancée.
Un récit sous forme de droites parallèles qui n’avaient à priori aucune chance de se rencontrer. Mais on restera sur sa faim au bout de 444 pages, la suite étant annoncée avec Le Manuscrit de Birkenau.
Petite remarque. Alors qu’il était encore à Prague, Levin rencontre régulièrement le grand occultiste tchèque, Franz Bardon (1909-1958). Leurs échanges sont le prétexte à nous proposer une « planche » très vivante sur l’ésotérisme nazi, ramassant tous les poncifs popularisés par Le Matin des Magiciens. Bardon joue le rôle du « croyant » alors que Levin ne se départit pas d’un scepticisme souriant, le coup des aryens qui viennent de Thulé après avoir fait un petit stage en Atlantide passant mal !
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