Robert Liris, chercheur de mystères. Entretiens avec Claude Arz. Éditions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
C’est sans doute à propos du site de Glozel que vous aurez entendu parler de Robert Liris. Professeur d’histoire à Vichy, dans les années 60, Robert Liris accueillit dans sa classe le petit-fils du propriétaire du site. Suivirent des décennies de recherches sur les vestiges controversés de Glozel.
« Les productions de Glozel, dit-il, sont authentiques, mais en décalage chronologique. Pour moi, c’est une survivance d’inspirations néolithique et de l’âge du bronze. Selon le philologue suisse Hans-Rudolf Hitz, Glozel aurait été un lieu de pèlerinage religieux et médical ayant attiré un grand nombre de peuples sur plusieurs siècles qui auraient célébré des cultes cosmiques dédiés à la déesse mère. »
Glozel est le premier sujet abordé par Robert Liris et Claude Arz mais d’autres suivent car les entretiens sont thématiques : la Table des Bergers sur la montagne de Bozat, la fête aux mystères, la psychohistoire, Passions poétiques, Rencontres avec des hommes remarquables… Au fil des entretiens, ce n’est pas seulement une plongée dans « l’histoire mystérieuse » que vit le lecteur mais une belle rencontre avec un aventurier aussi attachant qu’intéressant.
Robert Liris définit ainsi la psychohistoire, qui donne sens à sa démarche :
« La psychohistoire est une discipline qui mêle l’histoire et la psychanalyse. C’est la recherche non pas du quoi, mais du pourquoi, de l’engagement profond de l’homme par rapport aux faits, la découverte de sa motivation profonde. »
Il précise :
« L’événementiel dépend de la sphère politique, économique ou sociale si l’on admet que le religieux est un masque pour passer à l’action sur les trois autres grands domaines déterminants. L’aventure freudienne permet de pénétrer et révèle le domaine caché des déterminations. C’est dans la psyché humaine que se tapissent des ressorts d’explication de la motivation de l’individu socialisé. Le champ d’étude de ce fait s’élargit en examinant des documents laissés pour compte. »
Nous comprenons mieux le décalage entre les hypothèses posées par Robert Liris et les affirmations officielles nécessairement contraintes et réductrices, pourtant les interprétations proposées en psychohistoire ouvrent de nouveaux champs d’investigations et de nouveaux possibles. « L’histoire, nous dit-il se conjugue avec le songe et le rêve. »
La poésie se glisse naturellement dans la pensée de Robert Liris et vient prendre une place centrale, en tant que telle ou comme regard sur le monde, visible et invisible. Et il a cette intuition remarquable qui envisage le son, qui précède le mot, comme porteur d’un sens propre.
Les entretiens, autant de rencontres où la profondeur et la méthode se mêlent, témoignent d’un voyage spirituel remarquable. Robert Liris démontre comment nous pouvons traverser ce monde-carcan en restant réellement vivant.
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