lundi 7 novembre 2022

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : DIEU, LA SCIENCE, LES PREUVES Bolloré & Bonnassies

 


 

Dieu, la Science, les Preuves, Michel-Yves Bolloré & Olivier Bonnassies (Trédaniel, 2021). J’ai éprouvé à la lecture de ce pavé le même sentiment de plaisir que celui ressenti en étudiant La Gnose de Princeton de Raymond Ruyer (cf 1972). Non pas pour une quelconque raison religieuse, mais parce que l’ouvrage est plein de joie et d’espérance, et parce qu’il est aussi extrêmement didactique, ce qui est toujours flatteur pour le lecteur ! La démonstration s’articule schématiquement en deux parties, l’une purement scientifique, la seconde sur d’autres natures de preuves.

La partie scientifique est assise sur la cosmologie dont il nous est tracé l’histoire toute récente en insistant sur les persécutions multiples dont ont été victimes, sous les régimes autoritaires, les savants partisans de la thèse de la création originelle. Oui, il y a eu big bang. Et la seconde loi de la thermodynamique nous apprend que l’entropie s’accroît avec le temps et qu’il y aura une mort thermique de l’univers. Et qui dit mort suppose qu’il y ait eu naissance. Les auteurs s’appuient sur les avancées récentes de la mécanique quantique tout en reconnaissant que le problème de la gravité quantique (contradiction entre une physique classique « déterministe » et une physique quantique « apparemment aléatoire ») n'a jamais été véritablement réglé. Nous sommes encore loin de la théorie du "Tout". Nous avons droit ensuite à toute une série de commentaires sur le rayonnement fossile, la constante de structure fine, la théorie des cordes, les multivers… Mais les parties les plus intéressantes, celles qui militent clairement en faveur de l’hypothèse d’un créateur sont celles qui ont trait à l’anthropie. Le principe anthropique nous indique qu’il y a intention dans la conception de la vie. La vie n’est pas un accident, elle n’est pas le fruit du hasard, elle n’est pas le produit fortuit de circonstances anormales. Elle est le résultat inévitable de la plus simple application de la physique ; l’univers est conçu pour créer la vie. Suivent une analyse sur ce fameux passage à la vie qui ne peut se résumer à un bouillonnement créatif de la boue originelle et une réflexion sur la naissance de la conscience qui semble avoir une existence autonome. Mais d’où viennent tous ces impératifs moraux inscrits au fond de nous-même et qui font que j’ai bonne ou mauvaise conscience ?

Puis, nos auteurs en viennent au Dieu chrétien, celui de la Bible, de la philosophie, des chapitres où c'est le raisonnement logique et l'interprétation personnelle qui l'emportent sur la preuve : le mystère de Jésus, montrant qu’il était bien le fils de Dieu ; le destin hors du commun du peuple hébreux qui, sans terre et sans leaders, se retrouvera (sans avoir perdu son langage originel) en terre d’Israël. L’Ancien Testament n’est pas qu’un recueil d’historiettes mythologiques. Pas plus que les apparitions de Fatima du reste, passées à la loupe par les deux contributeurs. C’est certainement la partie la plus faible de l’ouvrage, car clairement « engagée » et qui n’arrive pas à élargir son propos à d’autres religions que le christianisme.

Que l’on soit croyant ou pas, voilà un ouvrage qui en tout état de cause fait sérieusement réfléchir.

 


1 commentaire:

Daniel Fattore a dit…

J'arrive sur votre blog à la suite de rebonds dont Internet a le secret...
Merci pour ce partage! De base, je suis assez réticent face à ce genre d'ouvrage, l'existence de Dieu ou sa non-existence n'étant pas une question de preuves, mais de foi à mon humble avis. Mais votre point de vue se révèle intéressant, suffisamment pour que j'aille y voir de plus près un jour.
Cordiales salutations, bonne fin de dimanche à vous.