Avec Les Reliques Sacrées
d’Hitler, sur la piste des secrets ésotériques du Reich, Sidney Kirkpatrick
(Cherche Midi, 2012) fait véritablement œuvre d’historien. Son projet est de
nous restituer l’incroyable aventure du lieutenant Walter Horn, l’un des peu nombreux
enquêteurs de l’armée américaine parlant allemand lors de la débâcle germanique
de février 1945. Et pour cause, puisque le lieutenant était originaire
d’Allemagne où sa famille est restée, alors qu’il avait choisi les Etats-Unis
pour poursuivre une carrière universitaire dans le domaine artistique. Aussi,
lorsque l’un des prisonniers politiques lui parlera de façon très documentée
d’une cachette aménagée rue du Forgeron à Nuremberg, au pied du château, pour
entreposer le trésor historique du Reich, il franchira très vite les différents
échelons de la hiérarchie militaire pour donner priorité au dossier. Et la
surprise sera de taille puisque ce sont les joyaux de la Couronne du Saint
Empire Romain Germanique qui seront découverts, mais avec un petit bémol :
deux des dix-sept caisses sont vides. Et pour corser le mystère, la mythique
Sainte-Lance ne fait pas partie des objets que l’on aurait cherché à
« préserver ». S’en suivra une lancinante enquête pour retrouver les
derniers trésors, sur fond d’une Allemagne qui prépare dans des ruines encore
fumantes le procès de Nuremberg avec une administration ex-nazie qui déculpe
son efficacité au profit du nouveau pouvoir allié. Mais le plus intéressant de
la recherche est la mise en perspective que nous offre en permanence Walter
Horn entre les objets étudiés et la profondeur de la dimension ésotérique
nazie. L’un des amis de jeunesse de l’enquêteur, resté en Allemagne durant la
guerre, lui parlera avec émotion des contributions de Otto Rahn à l’Ahnenerbe
sur le Graal ; Walter Horn, lui-même, fera une conférence au carré des
officiés sur la Sainte Lance, expliquant qu’elle avait perdu tout intérêt
puisqu’elle n’avait pas su protéger le Führer. Nous visiterons encore le
sinistre Wevelsburg d’Himmler, tout juste abandonné après une tentative
d’incendie de la part des derniers occupants. Et sera évoquée l’opération
« Body Snatch » ou la découverte dans une mine de Bernterode d’un sanctuaire
avec les cercueils de Frédéric-Guillaume Ier ; de Frédéric Le Grand ;
du Maréchal Von Hindenburg ; et d’un coffre vide pour Adolf Hitler……
Après avoir mené à bien sa mission, Walter Horn recevra les plus hautes
distinctions militaires et poursuivra sa carrière de chercheur-universitaire à
Berkeley. On lui doit de nombreux articles et ouvrages dans le domaine de l’Art
et de l’Architecture.
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