Tout le souffle de l'épopée des chevaliers du Temple
Publié le jeudi 21 juin 2012 à 10H15 - Vu
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JUSQU'EN OCTOBRE. Troyes- Avec une cinquantaine de documents majeurs, l'exposition est la plus importante consacrée aux Templiers depuis une soixantaine d'années C'est une architecture labyrinthique d'inspiration médiévale qui accueille, à l'Hôtel-Dieu, l'exposition-événement sur l'ordre du Temple.
Et, parmi cinquante documents majeurs, le long rouleau qui transcrit les interrogatoires des Templiers parmi lesquels celui de Raoul de Gisy, commandeur de Payns… C'est la première fois que le document quitte le « Trésor des Chartes » des Archives nationales !
C'est dire l'importance qu'ont voulu donner à l'événement le conseil général de l'Aube et les Archives nationales associés… Les deux institutions qui ont fourni l'essentiel de la matière de l'exposition.
Dès la première salle, les commissaires scientifiques balaient d'une main les vieux mythes : la malédiction de Jacques de Molay. Le « trésor » des Templiers. Ou la mythique forêt d'Orient… Au contraire, Hugues de Payns prend une réalité tangible à travers un acte d'Hugues 1er de Champagne (avant 1100). Il est un proche du comte. Ce qui explique peut-être pourquoi celui-ci abandonne le pouvoir pour se faire templier dès 1125, séduit par l'action des moines-chevaliers qu'il a découverte en Terre sainte. La Champagne soutient l'ordre naissant. Bernard de Clairvaux lui-même justifie son action à travers la rédaction de « L'Éloge de la nouvelle chevalerie ». Il invente cette formule terrible qui justifie la Guerre sainte : tuer un infidèle n'est pas homicide mais « malicide » !
L'ordre est donc doté des 72 articles de sa règle au concile de Troyes, en 1129. L'aventure du Temple se poursuit en Orient tant que les Occidentaux y conservent pied puis en Europe quand ils sont contraints de s'y replier.
Au-delà de prétendus mystères, l'exposition ne cesse de nous interroger. Sur les richesses foncières accumulées par les chevaliers. Sur leur mode de vie, moins dépouillé que ne le veut la règle. Sur leurs pratiques bancaires…
« Complot d'État »
Le peuple lui-même commence à médire des chevaliers. On s'interroge sur les raisons de l'acharnement de Philippe le Bel. Volonté d'abattre un ordre puissant qui menace le pouvoir royal ?
De liquider la dette qu'il a contractée ? De « refaire » le trésor royal ? La psychologie du roi est au cœur de la question. On sait que la mort de son épouse aimée, Jeanne de Navarre, dernière comtesse de Champagne, l'a bouleversé au point d'intenter un procès insensé à Guichard, évêque de Troyes…
Le procès des Templiers n'est pas moins irraisonné. Il découle d'un des plus admirables « complots d'État » qui ait jamais été imaginé. L'ordre d'arrêter les Templiers est lancé le 14 septembre 1307 et exécuté le 13 octobre suivant. Rien n'a filtré et peu en réchappent…
Mais la pugnacité du pape Clément V infléchira la volonté royale. Au terme du Concile de Vienne, l'ordre est dissous mais pas condamné sur le fond. Des milliers de Templiers ont été torturés. Mais, au final, seule une centaine ont péri sur le bûcher…
- « Templiers, une histoire, notre trésor », exposition jusqu'au 31 octobre, Hôtel-Dieu-le-Comte.
Ouvert tous les jours, de 9 h 30 à 19 h. Visite commentée de l'exposition tous les jours à 16 h 30.
Entrée libre.
Catalogue de l'exposition De Jérusalem aux commanderies de Champagne, éditions Somogy, 29 €.
Autour de l'exposition : musée Hugues-de-Payns, commanderie d'Avalleur, abbaye de Clairvaux, Trésor de la cathédrale de Troyes, forêts du Temple et d'Orient.
Site officiel : www.aube-templiers-2012.fr
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