Le philosophe Gilles
Deleuze, dans Mille Plateaux (éditions
de Minuit, 1980), parle de sa fascination pour Lovecraft.
« Dans son chef d’œuvre Démons et
Merveilles, Lovecraft raconte l’histoire de Randolph Carter qui sent son
moi vaciller et qui connaît une peur plus grande que celle de
l’anéantissement : « des Carter, de forme à la fois humaine et non
humaine, vertébrée et invertébrée, animale et végétale, douée de conscience et
privée de conscience, et même des Carter n’ayant rien de commun avec la vie
terrestre, sur des arrière-plans de planètes, de galaxies et de systèmes
appartenant à d’autres continuums cosmiques… S’enfoncer dans le Néant ouvre un
oubli paisible, mais être conscient de son existence et savoir pourtant que
l’on n’est plus un être défini distinct des autres êtres, ni distinct de tous
ces devenirs qui nous traversent, voilà le somment indicible de l’épouvante et
de l’agonie. » »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire