Dos Santos est
manifestement fasciné par la religion catholique – même s’il se déclare
incroyant- et avec Vaticanum (Pocket,
2017), l’auteur nous entraîne dans les méandres les plus glauques du Vatican. On n’est
pas dans le registre des thrillers métaphysiques flamboyants (La Formule de Dieu, La Clef de Salomon ou Signe
de Vie), mais dans un honnête « polar pontifical », catégorie de
fictions foisonnantes que nous avions étudiée dans notre Le Polar Ésotérique (EODS, 2016). Le héros en est la Pape François,
terrorisé par les Prophéties de Malachie et le troisième secret de Fatima :
il serait le dernier Pontife, et son règne se terminerait par sa mort, dans le
feu et dans le sang. Il est persuadé que pèse sur lui une menace. Celle-ci qui
va se matérialiser rapidement par son enlèvement par un groupe islamiste
qui annonce sa décapitation « en direct », faute aux grandes nations
de se soumettre au Califat ou de payer la dîme des infidèles. Panique mondiale,
explosion de guerres de religions, tensions dans les Balkans, l’émotion est
immense. Mais l’enquête que va mener l’inépuisable Thomas Noroña va nous entraîner
sur de curieux chemins : celui des scandales financiers du Vatican, de la
banque Ambrosiano et de l’IOR. De gigantesques machines de blanchiment ont été
mises à jour, et après Jean-Paul I dont le décès reste suspect, le Pape
François est bien décidé à faire le ménage dans le marigot cardinalice dont les
liens avec la maffia sont plus que suspects. L’argent permet de faire beaucoup
de choses, jusqu’à demander à la Famille de commanditer à Daesh le Crime Suprême.
Comme toujours chez Dos
Santos, le récit est très documenté et sa partie sur la diabolisation de la finance
vaticane à elle-seule justifie de dévorer ce bouquin.
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