Avec La Nuit du Mal, Giacometti et Ravenne (Livre de Poche, 2019) reprennent du service à la recherche de la troisième swastika sacrée, artefact indispensable au Reich pour remporter la victoire. On retrouve avec plaisir l’agent double Tristan Marcas, l’archéologue nazillarde Erika et la belle résistante cathare, Laure. Et en bonus fera son apparition Ian Fleming, chargé d’une mission ultra secrète, parallèlement à l’opération de récupération de la croix qui aurait été localisée en Crète. On aura droit aussi à la participation d’’Aleister Crowley, plus « gros porc » que jamais, mais qui semble bénéficier d’une protection obscure de Winston Churchill !
A noter quelques belles pages bien documentées sur la jeunesse d’Hitler, ses années de galère à la recherche de la gloire artistique, ses années militaires faites de dévouement et d’efficacité et sa douloureuse recherche d’identité politique après la capitulation de l’Allemagne. On aura droit aussi à la participation efficace d’un petit gars étonnamment perspicace, Reinhardt Heydrich.
Et puis, tout à fait hors sujet, j’épingle cette citation qui me va droit au cœur :
Tristan avait pris ses quartiers dans la bibliothèque. À cette heure, elle baignait dans une obscurité qui accentuait son côté mystérieux. Enfant, il s'était souvent demandé ce que faisaient les livres en l’absence des hommes. Restaient-ils sagement rangés dans leurs rayonnages ou bien jaillissaient-ils de leurs étagères pour entamer une sarabande déchaînée ? Avant de s’endormir, il s’imaginait les livres assis côte à côte, se lisant les uns sur les autres. Il se demandait même, durant ses lectures clandestines, si les livres ne se mélangeaient pas entre eux, n’échangeaient pas des pages, pour finir par former un livre collectif, le livre des livres, que personne ne lirait jamais. Depuis, la vie s’était chargée de lui faire oublier ses rêves d’enfants, mais il avait gardé le secret espoir qu’un jour, dans une bibliothèque, il découvrirait ce que les autres hommes n’avaient jamais osé imaginer.
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