dimanche 26 janvier 2025

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA COLERE DE N'KAI, Josh Reynolds

 


Encore à déguster, Horreur à Arkham, la Colère de N’Kai de Josh Reynolds (404 éditions, 2021), un récit d’autant plus remarquable que le héros porte des jupons en la personne de la comtesse Alessandra Zozi, une voleuse de classe qui n’est pas sans nous rappeler le fameux Arsène Lupin. Dans les milieux distingués, on ne parle pas du reste de voleuse, mais d’acquisitionniste » » ! Sa mission, pour le compte d’un collectionneur fou, est de récupérer une mystérieuse momie exhumée en Oklahoma et qui sera exposée lors d’une soirée privée à … Arkham. Notre ville fétiche sera particulièrement bien utilisée comme cadre, avec ses quartiers nord mal famés, son université de légende, ses résidences bourgeoises de French Hill, son grand hôtel, l’Independance, ses petits bistrots…. Sous forme de clin d’œil au mythe, l’auteur rajoutera un petit cratère qui date de l’époque des Gardner et de leur couleur tombée du ciel ou encore une certaine rue d’Auseil que tout le monde croyait être à Paris. Sans oublier le siège cossu de la « Loge du Crépuscule d’Argent » qui est bien sûr dans la boucle.

L’enquête sera sportive, d’autant que d’autres « acquisitionnistes » semblent être sur le coup et qu’un inspecteur d’assurances est bien décidé à lui faire payer cher certains de ses échecs passés. Il a eu du mal notamment à digérer les précieux prélèvements qu’elle a opéré dans la bibliothèque de l’un des descendants du Comte d’Erlelette. La comtesse bénéficie heureusement de l’assistance d’une jeune « chauffeur de taxi » qui lui voue une admiration intéressée !

On finira par comprendre que la momie a été profondément enterrée pour empêcher le retour d’un Grand Ancien, N’Kai, créature totalement inconnue de L’Encyclopedia Chtuhuliana ! Il est vrai que le Pr Armitage donnera un bon coup de main pour « raccrocher » les wagons. A l’époque où se déroule le récit, Armitage est à la retraite, mais l’université lui a conservé un local où il peut travailler sur ses manuscrits[1] et divers artefacts


[1] Armitage est un personnage emblèmatique du Mythe

Il apparaît dans La couleur tombée du ciel (1927) et L’Abomination de Dunwich (1928).

Né en 1855, le Pr Armitage (A.M. Miskatonic, Ph.D Princeton, Litt.D John Hopkins) a obtenu son diplôme de maître des Arts à Miskatonic en 1882. Il est le directeur de la bibliothèque Orne depuis 1906. Il a considérablement agrandi la collection de la bibliothèque durant sa carrière. C'est lui notamment qui a fait l'achat de la traduction latine du Necronomicon. Néanmoins cette acquisition a un coût : c'est en tentant de voler le précieux grimoire que Wilbur Whateley meurt dans la salle de lecture de la bibliothèque. Cf https://www.tentacules.net/toc/toc/tocyclo_fiche.php?type=pnj&id=274


Dès lors le Pr Armitage n'a qu'un seul but : protéger l'humanité des horreurs du Mythe. Il commence par se débarrasser du terrible frère de Wilbur avec l'aide du Pr Rice et du Dr Morgan, puis il décide d'interdire l'accès aux grimoires du Mythe que l'université possède.


Trop vieux pour combattre le Mythe, il met en garde tous ceux qui pourraient avoir des rapports avec : le Pr Wilmarth, le Pr Peaslee, William Dyer (le responsable de l'expédition Antarctique)…

Ses ouvrages :

-       Démons et Diables de la Vallée du Miskatonic

-       Notes envers une bibliographie de l’occultisme et de la magie mondiaux (1927)

 

SAMEDI 22 FEVRIER 2025, AG et NOUVEL EON DE L'ODS


 Aux adhérents de l'ODS

Chers amis, je vous rappelle notre réunion du 22 février à 18 heures. L’AG devrait être précédée d’une causerie de Fabienne sur « les Femmes et l’ésotérisme ». 

 

La convocation papier va suivre.

 

A bientôt

 

Philippe

samedi 18 janvier 2025

A LA MEMOIRE DE SERGE LEGUYADER

 


SERGE LE GUYADER vient de nous quitter à l'âge de 81 ans. C'était un ami fidèle, membre fondateur de l'ODS et auteur de deux ouvrages, l'un sur les NDE, l'autre sur les prophéties. Scientifique de formation, il manifestait un humour décapant et une chaleur humaine communicative. C'était par ailleurs un passionné du mystère de "la Fin des Temps" et avait animé un fanzine sur le sujet, "Apocalypse Now". Repose en paix, Serge, et toutes mes condoléances à Marie-Christine ton épouse.

 


 

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA GORGE AU-DELA DE SALAPUNCO, August Derleth

 


La gorge au-delà de Salapunco ou le testament de Claireborne Boyd(1949, Bouquins T III).  Encore un texte de Derleth qu’on a l’impression d’avoir lu maintes fois. Le jeune Claireborne fait des études sur le passé de la Nouvelle-Orléans et apprend le décès de son grand-oncle, Asap Gilman, physicien nucléaire maintenant à la retraite à Arkham. Il avait consacré la fin de sa vie à faire des recherches. Sur un culte très ancien, antérieur à l’humanité. Il recevra les archives de son grand-oncle et décidera de poursuivre ses recherches. Le matériau contient un livre d’un autre chercheur, le Pr Shrewsbury, mystérieusement disparu et auteur de Approches des structures mythiques des derniers primitifs en relation avec le texte de R’lyeh ainsi que des extraits de ce dernier ouvrage, accompagné des Manuscrits Pnakotiques, Le Livre d’Eibon, Le Manuscrit du Sussex……  Ses investigations l’amèneront à rentrer en contact avec un autre chercheur sur la piste et, par le biais d’un rêve somnambulique avec le Pr. Shrewbury  dans sa bibliothèque de Celaeno. Il pourra prendre connaissance des Fragments de Celano et du Culte des Goules du Comte Derlette. Sur la base des informations recueillies, il retrouvera la trace des adorateurs de la Chose Très Ancienne qui auront la chance de goûter, lors de l’une de leurs cérémonies, à quelques bâtons de dynamite. Quant à Claireborne, grâce aux procédés expliqués par Shrewbury, il pourra rejoindre le professeur dans les Cyclades.

vendredi 10 janvier 2025

A LA MEMOIRE DE JEAN ROBIN

 


A la mémoire de Jean Robin

 

(1946-2024)

 

J’ai rencontré Jean Robin à la fin des années 90 comme fidèle lecteur d’une petite publication philosophico-ésotérique que j’animais alors. Abonné dont la discrétion n’avait égale qu’une grande courtoisie, sauf le jour où j’ai commis une critique assez sévère sur l’un de ses derniers ouvrages concernant Rennes-le-Château. Il n’avait pas apprécié ! Car s’il se passionnait comme moi pour les mystères de la Colline Envoûtée, il utilisait pour explorer cette énigme des méthodes souvent douteuses pour tout bon esprit cartésien. N’a-t-il pas fait visiter la région du Haut-Razès à Barak Obama revêtu d’une cape d’invisibilité !

 


 

J’ai retrouvé Jean Robin ensuite, au hasard de mes pérégrinations castelrennaises. Bien qu’amoureux du site, il y venait de façon anonyme, souvent chez l’un de ses amis, sans chercher à faire parler de lui et à attirer les lumières des projecteurs des « conférences de l’été ». C’est en fait Christian, cette relation commune, qui m’informa que Jean, résidant près de Vendôme, désirait venir cet automne 2013 et cherchait un co-voiturage. Et connaissant mes vices cachés, il ne manqua pas de me révéler sous le sceau du plus grand secret que l’écrivain préparait un ouvrage sur H.P. Lovecraft, mon auteur américain préféré.

 


 

8 heures de covoiturage (et il y en aura d’autres) sont un bon moyen de casser la glace et d’apprendre à mieux se connaître. Affable et toujours souriant, Jean respirait la santé d’un jeune septuagénaire bon vivant. N’avait-il pas désormais installé ses quartiers au château-hôtel des Duc de Joyeuses à Couiza, où il aimera tenir table ouverte avec un petit groupe qui ne tardera pas à se former. Mais l’écrivain restait ferme sur l’essentiel : la philosophie de René Guénon avec une prochaine victoire des forces du Mal (dite contre-initiation) suivie d’une eschatologie rédemptrice. Et pour corser le tout, c’est à Rennes-le-Château que s’ouvrirait cette période de Fin des Temps.

C’est sur ce même schéma métaphysique que Robin, au fi de toute critique littéraire sérieuse, écrira une biographie sulfureuse sur Lovecraft. Pour lui, toute la mythologie créée par le Prince Noir de Providence ne relevait pas de la fiction. Lovecraft était un Grand Initié et ses créatures monstrueuses, les Grands Anciens, étaient de redoutables agents des Forces contre-initiatiques. Je refuserai de publier son ouvrage (qui trouvera éditeur par ailleurs) et Jean m’en voulut beaucoup de ne pas le croire. Car là était toute la difficulté des échanges avec notre ami ; arrivé à bout d’argument, il sortait son imparable joker : il faut me croire, j’ai des sources secrètes.

 


 

Mais mon cher Jean, l’amitié n’est pas faite que d’échanges intellectuels et je garderai de toi l’image d’une belle personne, souvent entourée de jeunes gens en recherche, - tes  irregulars comme le dirait Sherlock Holmes-ou de jeunes femmes égarées dans la vie. C’est aussi une immense bibliothèque qui disparaît avec toi ; elle t’aura préparée à contempler le Clef des Grands Mystères qui s’offre désormais à toi.

LES CHRONIQUES D'EL BIB : LE FANTÔME DU BAGNE DE BREST, François Lange

 


On aura du mal à se remettre d’une balade dans le bagne de Brest, surtout que, récemment désaffecté au profit de la fournaise de Cayenne, ses murs exsudent encore des hurlements des forçats. Avec Le Fantôme du Bagne de Brest (Palémon 2024), François Lange arrache notre inspecteur favori, Flanch, à sa bonne ville de Quimper. Un bagnard fantôme commet d’atroces crimes sur d’anciens pensionnaires des lieux carcéraux et les autorités préfectorales envoient leur plus fin limier sur cette affaire, d’autant que la police brestoise ne brille pas par son habileté. Ce qui ne sera pas pour déplaire à l’envoyé, Flanch ayant effectué son service militaire dans la cité portuaire où il a gardé de bonnes relations. Règlements de comptes entre d’anciens forçats – il est facile de s’emparer de la part de l’autre lors d’une négociation en vue d’une évasion- seront vite mis en lumière, entre deux bolées de cidre et un bon plat de patates au lard et aux oignons.