Fred Servant dans son atelier, à Saintes.
Il a pris deux mille photos des temples d'Angkor, au Cambodge, dont une centaine sera reproduite en peintures... Mais Fred Servant en a déjà peint une trentaine sur acryliques. On peut les admirer jusqu'à la fin du mois d'août sur les cimaises de l'Hostellerie, à Rennes-les-Bains.
Plus qu'une exposition : un voyage ! D'abord oculaire, bien sûr, puis émotionnel et sans doute spirituel pour celles et ceux qui voudraient approfondir.
C'est que les temples d'Angkor, détruits par les Thaï en 1431, n'en finissent pas, depuis des siècles, de se livrer au bon vouloir d'une nature luxuriante qui les enveloppe et les enserre. Comme si elle ne voulait plus lâcher ces centaines d'édifices bâtis contre elle sur 1 000 km2 (la superficie de New-York).
"Il a fallu déforester, bouger les sols, canaliser et retenir l'eau de pluie afin de tout domestiquer", explique Fred Servant. Sa mémoire garde encore intact le récit fantastique d'un grand-père décrivant cette énorme ville à l'architecture rationnelle abandonnée à la loi de la jungle...
Devenu adulte, Fred Servant est parti là-bas. Et il a pris deux mille photos.
Hommage à la divinité
Il est revenu dans son atelier, à Saintes (Charente-Maritimes), puis il a peint une trentaine de sites immortalisés sur son numérique.
Son objectif : en peindre une centaine afin de donner au public un aperçu réel de ce sanctuaire de la civilisation khmère, montrer comme il est vaste.
Il aurait pu choisir de garder les photos et les travailler : "Je suis peintre, pas photographe. La peinture me permet d'exprimer ma sensibilité et de mieux approcher la réalité de ce que j'ai vu là-bas". Sans jeu de mot, on est en dehors des clichés.
Certaines peintures ressemblent à des vignettes de bande-dessinée, genre fantastique ou de science-fiction (il y a des racines d'arbre géant rappelant un célèbre alien...).
"Cette série de toiles sur l'art khmer est à la fois un hommage, mais aussi un témoignage reconnaissant de la grande harmonie, de l'inspiration divine matérialisée dans un complexe urbain aux dimensions sidérantes" souligne le peintre.
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