Trois cryptes et six souterrains détectés à Rennes-le-Château
Le 02 août à 6h00 par B. C. | Mis à jour il y a 10 minutes
L'INDEPENDANT
"Je confirme, il y a bien trois cryptes : deux sous la nef et une autre sous l'autel. J'ai également détecté six petits tronçons de souterrain convergeant vers l'église et j'ajoute que dans l'une des cryptes, il doit y avoir un dépôt monétaire. Ça peut être n'importe quoi : de l'or, des pièces d'argent, des objets sacerdotaux, etc. Bien sûr il n'est pas question de trésor". Albert Fagioli tient dans ses mains un "dowser". Sans entrer dans les détails techniques, il s'agit d'un détecteur de métaux et de cavités.
Selon les spécialistes, seules les personnes dotées de qualités extrasensorielles peuvent l'utiliser. L'appareil s'apparente un peu au pendule ou à la baguette des sourciers. Quand on lui demande sa fonction exacte, Albert Fagioli se présente donc comme étant "un chercheur extrasensoriel". Jeudi après-midi, il maniait son "dowser" dans l'allée centrale de l'église de Rennes-le-Château, lieu de tant de fantasmes ! Elle est devenue célèbre à cause d'un trésor aussi excitant qu'introuvable qu'aurait soi-disant découvert l'abbé Béranger Saunière, le desservant du village à la fin du XIXe siècle.
Trésor inexistant
En fait, le fameux trésor repose surtout dans les cavités neuronales des
amateurs de mystères. Des imaginatifs que rien n'arrête. Ou plutôt que
rien n'arrêtait, jusqu'à cet arrêté municipal pris en 1965 interdisant
qu'on creuse des trous dans le sol de ce bourg dominant la Salz, la
rivière qui coule en contrebas. Des explorateurs pas vraiment patentés,
mais armés de pioche, n'hésitaient pas à "creuser" le sujet pour mettre
au jour l'hypothétique butin. A force, ils auraient fini par mettre en
péril les fondations des maisons. Jeudi, Alexandre Painco, le maire de
Rennes-le-Château, et Philippe Hui, son premier adjoint, sont venus
accueillir Albert Fagioli tout droit débarqué de Charly-Oradour, en
Moselle, près de Metz, là où il réside.
Une rareté dans l'Aude
L'affaire de Rennes-le-Château le passionne depuis des lustres. Mais
l'homme n'est pas un rêveur. Il reste dans les limites du rationnel.
André Galaup, notre ex confrère de Midi Libre, spécialiste et
démyhtificateur du trésor, confirme : "M. Fagioli est sérieux et
s'intéresse à Rennes sous l'angle historique. Et c'est vrai qu'il a
découvert d'autres sites, notamment un site templier, en Moselle".
En lisant le registre paroissial de Rennes, on peut lire que des gens
sont bel et bien enterrés sous l'église, et rien d'autre. Mais le
chercheur venu de Lorraine, lui, a découvert trois cryptes, des
souterrains et ce qu'il nomme un "dépôt monétaire"."Si la DRAC (NDLR : direction régionale des affaires culturelles) ne veut pas creuser, ce n'est pas un problème", confie Philippe Hui : "Il suffit d'insérer une fibre optique dans le sol et on verra ce qui se trouve là-dessous". Albert Fagioli ajoute : "L'abbé Saunière ne savait pas qu'il y avait sous ses pieds un dépôt monétaire. Certes, il a sans doute lu le registre paroissial. Mais ce registre parle uniquement d'un tombeau des seigneurs, et non pas des deux cryptes". Rennes étant une ancienne place forte, la présence de ces cavités n'a rien d'étonnant : "Il n'y a pas de trésor mais dans l'Aude, un village avec autant de souterrains, c'est rare".
Rennes-le-Château. À la source pour percer le mystère
Publié le 04/08/2013 à 03:51 | 2
LA DEPECHE
LA DEPECHE
rennes-le-château
Albert Fagioli étudie le mystère de Rennes-le-Château./Photo DDM Didier Donnat.
Mais que fait cet homme avec sa baguette de sourcier ? Dans la pénombre de l’église de Rennes-le-Château, sous l’œil inquisiteur du célèbre diable… il cherche ! Dehors il fait chaud. Très chaud. Les nombreux touristes, venus se réfugier dans ce havre de fraîcheur, auront d’abord cru que le soleil leur était tombé sur la tête. Une hallucination ? Les yeux grands ouverts, un demi-sourire accroché aux lèvres, certains se prendront ensuite au jeu de cette recherche un peu folle. Tout au moins inhabituelle.
Albert Fagioli, ainsi se nomme-t-il, est un passionné. Ça, c’est certain. Tout droit débarqué de Metz, son lieu de résidence, il est venu percer divers mystères. Cherche-t-il de l’eau ? Certes non. De l’or ? Pourquoi pas. «Il y a quelque chose de caché dans le village. Dans une crypte, en contrebas. On y arrive par le cimetière». Mais quoi donc ? Albert Fagioli parle d’un dépôt monétaire. Le visage réfléchi, il pose «la» question qui hante bien des esprits tourmentés : «L’abbé Saunière y a-t-il eu accès ?» Pour le moment, l’homme est concentré sur l’église. Il répertorie les souterrains : «A, B, C, D, E, F. Il y en a six». Auquel on ajoute deux cryptes. Abandonnée la baguette de sourcier, muni de son «dowser», il déambule, sûr de lui, dans la travée principale, jusqu’à l’autel. Tel un professeur, fort d’une argumentation étayée, Albert Fagioli explique sa technique : «C’est de la radiesthésie. Vous avez l’outil entre les mains, vous êtes le récepteur. Je demande, y a-t-il un trou sous mes pieds ? Regardez. Je ne bouge pas le poignet. Le dowser tourne !» Et, en effet, le doser a tourné ! Tour de passe-passe ou vérité vraie… à chacun sa croyance. André Gallaup étudie le mystère Rennes-le-Chateau depuis bien des années. Sans trop se dévoiler, il semble approuver la méthode de son camarade. «Avant dans la région, des tas de gens trouvaient de l’or, de l’eau, simplement avec un V de figuier».
André Gallaup est formel : «Une chose est certaine, près de l’autel, il y a un tombeau où les seigneurs sont enterrés. C’est historique !». Il reste cependant une question : «Qui dit tombeau dit crypte. Un passage qui irait plus loin…» Le mystère reste entier.
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