Rencontres de Berder-sur-Seine autour de Jean-Charles Pichon
Rencontres de
Berder-sur-Seine autour de Jean-Charles Pichon. Editions L’œil du
Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
Cette édition des actes
des Rencontres de Berder-sur-Seine autour de Jean-Charles Pichon rassemble
trois interventions très approfondies.
Philippe Marlin nous
plonge dans une analyse comparée de deux grandes œuvres qui lui sont
familières, celle de Lovecraft (1890-1937), le prince noir de Providence, et
celle de Jean-Charles Pichon. Il nous avait déjà démontré que Lovecraft avait
développé la seule métaphysique matérialiste connue. Il nous livre
« d’étranges résonances entre les deux œuvres, sachant que Jean-Charles
Pichon a bien lu Lovecraft même s’il ne lui a jamais consacré d’écrit. Philippe
Marlin met en évidence le rôle des archétypes dans les travaux des deux auteurs
mais il les différencie toutefois. Lovecraft est un « machiniste »,
un » créateur d’univers » qui donne du sens. Jean-Charles Pichon est
un chercheur, il est en quête du sens.
Jean- François Gérault
nous introduit au mentalisme, ou plutôt aux mentalismes puisque les définitions
les plus basiques nous conduisent soit vers l’illusionnisme soit vers
« une approche plus intérieure de la psychologie ». Ce sont ces deux
dimensions qu’il explore ici. Lui-même pratiquant du mentalisme et de
l’hypnose, il retrace l’histoire complexe du mentalisme, qui passionne de
nouveau les Français, évoque Harry Houdini, l’une des grandes figures de cette
discipline « basée sur des méthodes psychologiques, sur de la
manipulation, de l’hypnose, et d’autres astuces pour donner l’impression au
public qu’il est possible de lire les pensées ». Il nous présente la loi
du mentalisme de Victor Segno pour faire le lien avec le développement
personnel et la loi de la pensée nouvelle de William Walker Atkinson qui lui
est, dit-il, concomitante. Il s’agit de mentalisme métaphysique.
Jean-Michel Nicollet
s’intéresse, et nous intéresse au mythe du golem et à ses composants.
Popularisé par Gustav Meyrinck, le mythe kabbalistique fait écho à d’autres
traditions, égyptiennes ou autres, et permet d’introduire le concept
d’égrégore. Si le mot lui-même semble être une création récente (Victor Hugo,
1857), le concept est ancien. « En général, nous dit l’auteur, c’est
une force psychique ou une entité créée et nourrie par un courant
spirituel ».
Jean-Michel Nicollet
interroge le concept et sa fonction à travers divers regards, celui de Jung et
de son inconscient collectif, celui de Robert Ambelain qui souligne la fonction
du rituel dans la création et le renouvellement des égrégores, ou encore celui
d’H.P. Blavatasky. Il aborde aussi les questions du retournement d’un égrégore,
de sa destruction, à travers les apports de Stanislas de Guaïta et von
Sebottendorf notamment. Le texte très documenté et illustré réalise une excellente
synthèse sur un sujet hautement complexe et souvent mal compris.
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