Nous aurions pu évoquer le roi des Aulnes, non pas le terrifiant
personnage de Goethe, mais l’être discret, caché dans son ample cape et
son feutre à larges bords. Ou le dragon, haut comme une montagne, posant
sa patte vengeresse sur la chapelle Saint-Michel de Fuveau pour
annoncer une catastrophe. Pourquoi pas, plus irréel et plus mystérieux,
le Verdoyant retiré dans une île verte au sein de l’écumeux Atlantique ?
Retrouvons,
en nous, la fraîcheur de notre enfance, l’imaginaire, le rêve, la
féerie dès que nous fermons les yeux ou que nous nous immergeons au sein
de la Nature. Propice forêt ! Les interfaces sont partout, il suffit de
les franchir… Et nous nous retrouvons dans « l’ailleurs ». Égaré, mais
émerveillé.
Dès lors, les éléments parlent à travers la fluidité
aqueuse des fées, l’ancrage terrestre d’arbres qui abritent cependant
des êtres de lumière, l’aspect vaporeux d’esprits si aériens et si
subtils que l’on n’est plus certain de sa vision, le caractère igné de
la Terre, susceptible de tentaculaires colères.
Peut-être convient-il
de se montrer humble et de toujours quérir l’assentiment des forces qui
veillent et animent l’Âme du monde ? Peut-être convient-il de
manifester du respect et d’honorer ce que dame Nature nous a
généreusement donné et que nous gaspillons sans vergogne, en enfants
terribles et irrespectueux ? Hélas ! Comment avons-nous pu oublier la
sacralité de ce qui nous donne la vie ? Il est temps de nous laisser
guider par un farfadet et de le suivre dans le creux d’un arbre,
qu’importe où ? Osons, sans retenue, rendre grâce aux nymphes et dévis
sylvestres oubliées…
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