Le monde à cinq minutes de l'apocalypse
le 11 janvier 2012 à 08h54 , mis à jour le 11 janvier 2012 à 08h59
Avec
les incertitudes liées à la double menace de prolifération nucléaire et
de changement climatique, la grande aiguille de la Pendule de
l'apocalypse, créée par des scientifiques en 1947 et popularisée par la
série "Watchmen", a été avancée d'une minute.
Tous les amateurs de "comics", et notamment ceux qui avaient suivi la série Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons, récemment portée à l'écran par Zack Snyder, connaissent la Pendule de l'apocalypse,
cette horloge symbolique dont l'inéluctable avancée vers minuit, vers
la catastrophe, rythme chaque chapitre. Cette fameuse pendule n'est pas
simplement sortie de l'imagination d'un auteur américain de bandes
dessinées : elle a en fait été créée en 1947 par une association de
chercheurs, le Bulletin des scientifiques atomiques, pour symboliser
l'imminence d'un cataclysme nucléaire. Depuis sa création, la fameuse
pendule a été ajustée 19 fois. Et cette année, s'il faut en croire les
chercheurs, le monde s'est rapproché d'une minute de l'apocalypse.
L'humanité est désormais à minuit moins cinq, alors que, l'an dernier,
l'horloge fatidique indiquait six minutes avant minuit.
La raison de cette avancée
d'une minute vers minuit : les incertitudes liées à la double menace de
prolifération nucléaire et de changement climatique. En janvier 2010
pourtant, l'association des scientifiques atomiques, qui compte 18 prix
Nobel, avait fait reculer la pendule d'une minute, expliquant ce
changement par un "état du monde plus encourageant". Elle indiquait alors six minutes avant minuit. Mais l'heure n'est plus à l'optimisme chez les chercheurs. "Il
y a deux ans, il semblait que les dirigeants du monde pouvaient
répondre aux menaces planétaires auxquelles nous sommes confrontés mais
cette tendance ne s'est pas poursuivie et a même été inversée", a
constaté Allison Macfarlan, présidente du Bulletin des scientifiques
atomiques et professeur à l'Université George-Mason, précisant que la
pendule est désormais ramenée à sa position de 2007.
Une note d'optimisme : le printemps arabe
S'exprimant lors d'une conférence de presse,
Lawrence Krauss, co-président de l'association et professeur de physique
à l'Université d'Arizona, a estimé que les "dirigeants de la
planète font preuve d'inaction face aux problèmes essentiels que sont le
changement climatique et la montée des tensions internationales". Pour ce scientifique, "le
défi majeur au coeur de la survie de l'humanité au XXIe siècle est de
satisfaire les besoins en énergie nécessaires à la croissance économique
dans les pays en développement et industrialisés sans porter davantage
préjudice au climat et sans engendrer une plus grande prolifération
nucléaire".
Jayantha Dhanapala, un membre du Bulletin des
scientifiques nucléaires et ancien ambassadeur du Sri Lanka à l'ONU, a
expliqué que "malgré la promesse d'un nouvel état d'esprit entre les
Etats-Unis et la Russie, le chemin vers un monde sans armes nucléaires
est incertain". Au total, environ 19.500 armes nucléaires sont aujourd'hui déployées à travers la planète.
Kenneth Benedict, directeur général du Bulletin
des scientifiques atomiques a cependant apporté une note plus optimiste à
ce tableau. Selon lui, le groupe de scientifiques est "encouragé par le printemps arabe, les mouvements Occupy, la contestation politique en Russie". "Qu'il
s'agisse de relever les défis de l'énergie nucléaire, de soulager les
souffrances résultant du réchauffement climatique provoqué par les
activités humaines, ou d'éviter un conflit nucléaire dans un monde
instable, le pouvoir du peuple est essentiel", a-t-il ajouté. "C'est
la raison pour laquelle nous demandons aux autres scientifiques et
experts de se joindre à nous pour mobiliser les citoyens (...) afin de
faire pression sur les responsables politiques et industriels".
le 11 janvier 2012 à 08:54
TF1 NEWS
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