Ruben Sartori et Éric Delmas . /Photo DDM,Florent Raoul
Le catharisme est-il toujours vivant ? La réponse est oui ! La
quatrième rencontre cathare qui se déroulait à Roquefixade en atteste.
Mais qu'est-ce que le catharisme aujourd'hui ? Éric Delmas responsable
du site internet « Catharisme d'aujourd'hui » et Ruben Sartori,
conférencier, nous ont apporté quelques éléments de réponse. Définir la
rencontre de Roquefixade ? « Cela permet à des gens qui se sentent
impliqués à des degrés divers dans la foi cathare de se retrouver. »
résume Éric Delmas. C'est bien court, mais il enchaîne aussitôt pour
parler des valeurs du catharisme : « Retrouver la part de bonté,
d'authenticité qui est en chacun de nous, s'éloigner de la culture de la
violence qui prévaut aujourd'hui ». Bien sûr quand on évoque
aujourd'hui les Cathares, on s'arrête plus facilement à l'image d'Épinal
et l'on ne va guère plus loin qu'une évocation de citadelles perchées
sur des rochers et des combats épiques entre guerriers. Sans nier cette
époque, les Cathares d'aujourd'hui plongent plus loin dans le temps et
aussi reviennent vers notre présent, pour actualiser nos connaissances
sur le phénomène cathare, les remettre en perspective, au-delà des
clichés. Les historiens cathares dénient le terme d'hérésie : « Le
catharisme, dit Éric Delmas remonte au christianisme du début. Il n'est
pas apparu comme cela, par enchantement au Xe siècle. Simplement, dès le
départ, des chrétiens ont pris des voies différentes : une branche
s'est attachée à convertir les juifs, l'autre a décrété qu'être chrétien
c'est ne pas être juif. » Bien entendu un dogme ne peut se satisfaire
de ce genre de situation. Un dogme c'est fait pour formater, comme une
entreprise essaye de s'imposer, en leader incontournable sur les
marchés. L'Inquisition a été un outil redoutable de cette politique. Et
les Cathares dans tout ça ? Ils ont survécu à travers le temps, des
groupes continuent d'affirmer leur foi cathare, malgré les persécutions.
« Tant qu'il y aura des hommes pour y croire… » C'est la conclusion
d'Éric Delmas.
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