L’Horreur venue des Collines de Frank Belknap Long (1929, in Weird Tales 1931) est une production assez remarquable du « Lovecraft
Circle ». Ce n’est pas une révision à proprement parler, mais un produit d’inspiration
qui va jusqu’à incorporer et poursuivre un rêve de Lovecraft (cf Le peuple ancien, 1927). Tous les
ingrédients du mythe sont réunis et donnent naissance à une nouvelle créature
diabolique, Chaugnar Faugn.
La
thématique est assez classique ; nous la retrouverons dans Surgi du fond des siècles (1933, une révision
pour Hazel Heald) : un musée qui reçoit une statue maudite. Le héros est ici
Algernon Harris, jeune et brillant conservateur du département d’archéologie au
Manhattan Museum of Fine Arts, et digne successeur à ce poste de feu Halpin
Chalmers (cf Les Chiens de Tindalos).
L’un de ses collaborateurs, Clark Ulman, lui rapporte d’Asie une créature
monstrueuse, sorte d’éléphant avec des tentacules et des palmes, en lui demandant
de le détruire après examen car il en a tété la victime. Et de suivre le récit
d’une traque archéologique mouvementée au terme de laquelle le gardien du
temple où est adorée Chaugnar accepte de lui remettre la statue pour l’amener
en Amérique, à condition de la nourrir. Ce que la sympathique bestiole fera de sa
propre initiative en vidant l’archéologue de son sang. On apprend du reste en
aparté que Chaugnar est un grand voyageur et qu’il a déjà séjourné dans les
Pyrénées. Ulman va décéder alors que plusieurs meurtres atroces sont commis
dans le musée. Le dossier d’investigation sera pris en charge par le Dr Henry
Imbert, une haute autorité américaine en matière d’ethnologie et son ami, Roger
Little, détective psychique. Très versé dans l’étude des mythes, mais aussi fin
connaisseur de la physique quantique, ce dernier embraye immédiatement lorsque
Harris lui résume l’affaire ; ce Chaugnar n’est pas un inconnu et lui
rappelle un étrange rêve qu’il avait fait ; cela se passait dans les
Pyrénées sous l’occupation romaine où un peuple très ancien se livrait à de
sinistres rituels dans la région de Pomelo. Little a par ailleurs mis au point
une machine spatio-temporelle, capable de voyager dans les quatre dimensions.
Celle-ci sera utilisée pour traquer Chaugnar qui s’est échappé du musée afin de
le renvoyer dans d’autres contrées.
Ce
mini-roman se termine par un débriefing en compagnie de Little qui explique
(clin d’œil à Lovecraft, cf Les Montagnes
Hallucinées) avoir été en présence d’une créature bien matérielle, venant d’autres
dimensions, mais sans aucune connotation divine.
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