Some
notes on H.P. Lovecraft, August Derleth, Arkham
House 1959). Un petit recueil de
souvenirs assez sympathique.
Derleth
commence à tordre le cou à certains mythes touchant à la personnalité de
Lovecraft. Non, il n’est pas mort de famine, même si son régime alimentaire
désastreux n’a pas manqué d’occasionner de sérieux dégâts à son organisme. Non,
il ne s’est pas suicidé mais est mort suite à un cancer à l’hôpital. Oui, il
était raciste, mais son racisme était le fruit de son amour du passé et de sa
révolte contre la décadence générée par l’immigration. Il était antisémite, ce
qui ne l’a pas empêché d’épouser une juive et d’avoir beaucoup d’amis juifs. Non,
il est faux de dire que de nombreux de ses manuscrits ont été perdus. Il en
avait fait un inventaire précis avant sa mort et Barlow en dressera le
recensement.
Dreleth
consacre ensuite un long chapitre aux manuscrits inachevés. Il précise
qu’il y en avait assez peu et s’attarde sur l’un des plus connus d’entre eux, Le
Rôdeur sur le Seuil (cf 1959). Ce manuscrit devait porter le titre
de The Round Tower. Il n’exclut pas, dans le montage qu’il a réalisé,
qu’il ait pu utiliser d’autres textes que ceux prévus pour le projet éponyme. Pour
ce qui est du Survivant, Derleth donne simplement une petite liste de noms
(personnes et lieux) que lui avait communiquée Barlow.
Suit
un texte anecdotique sur la façon de s’habiller de Lovecraft lorsqu’il
écrivait ! Le coup de la robe de chambre, quoi !
Derleth
nous propose ensuite le journal de Barlow, rédigé lors d’une visite de
Lovecraft (du 2 mai au 21 juin 1934). Là encore, une série de courtes anecdotes
dans lesquelles Lovecraft décrit certains de ses rêves et commente de façon
négative plusieurs de ses fictions. Barlow fait remarquer que Lovecraft n’était
pas un homme de la campagne et décrit son embarras, au retour d’une excursion
dont il est rentré plein de boue !
Suivent
quelques lettres dont la plus curieuse est datée du 20 février 1927.
Après avoir fait une critique enthousiaste de A Rebours de J.K Huysmans
(1884 ),
il fait l’éloge de la religion catholique romaine, surtout sous sa version
européenne qui a su préserver ses traditions. C’est pour lui le milieu idéal
des symbolistes et des décadents. Ses rituels magnifiques leur procurent une
paix et un sens de la réalisation qu’ils ne peuvent trouver nulle part ailleurs.
L’Église a une conception à la fois poétique et dramatique de l’homme et de sa
relation avec l’Infini. Et de préciser que c’est un athée d’origine protestante
qui écrit ces lignes.
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