Belle surprise que ce premier tome de la collection « Les Saisons de
l’Étrange » chez les Moutons Électriques.
115 ° vers l’Épouvante
de Lazare Guillemot
(2018) est de la bonne littérature populaire qui ravira de surcroît tous les
lovecraftiens. Nous sommes en 1925 dans les Cornouilles en compagnie du père
Brown et de son jeune guide local, Billy. Le père Brown est un prêtre
catholique, passionné par les vieilles pierres et par les messages que laissent
parfois transparaître certaines inscriptions que le temps n’a pas encore effacées.
Lors d’une excursion archéologique, ils sont surpris par ce qu’il semble être
un orage, mais les nuages se transforment en crapaud menaçant qui se met à les
traquer. Ils seront sauvés par un avion de tourisme qui éradiquera la bestiole.
Ils poursuivront leur chemin vers un site mégalithique dont la principale
pierre levée a disparu. Et de rencontrer une équipe de quatre américains dont
le pilote du petit avion. Ceux-ci sont sur la piste d’une monstruosité qui
cherche à prendre le contrôle de la planète, l’abominable Tsathoggua[1].
Les américains expliquent en effet être tombé sur cette affaire par un
collectionneur américain possédant un artefact codé et que le but de la créature,
par le biais de ses serviteurs les Voormis, est de reconstituer une clef qui
permettra sa libération. Ladite clef est formée de 13 morceaux, mégalithes et
autres sculptures, réparties tout autour de la planète. Leur enquête a été
facilitée par un vieux libraire de Providence, qui leur a fourni de précieuses
informations tirées du Culte des Goules et
du Necronomicon.
Commence alors une course poursuite au travers les océans entre le navire
des Voormis et le yacht des américains épaulés par le prêtre et le jeune guide.
Ils se feront à chaque fois devancer par les créatures malfaisantes, qui
réussiront à s’emparer des différentes pièces de la clef. La libération de Tsathohhua sera grandiose,
mais de courte durée. Le père Brown a mis en effet la main, grâce à l’artefact,
sur une arme redoutable qui permettra d’anéantir le monstre.
Un récit bien mené, plein de surprises amusantes. Les nuages malfaisants
sont des Pustulars qui aident les
Voormis à transporter les lourdes pierres permettant de reconstituer la clef.
Nous sommes en 1925, et les communications radio ne sont pas encore au point.
Mais l’équipage américain s’est adjoint la collaboration d’Eyrimath, une mimosée pensante, plante télépathe qu’ils
ont ramené d’une précédente aventure au Gondokoro (Soudan du Sud). Quant aux
petites monstruosités, nous sommes gâtés avec des champignons grenouilles ou d’inquiétantes
créatures marines à tête d’obus. Last but not least, outre l’empreinte prégnante
de Lovecraft, le récit fourmille de clins d’œil à Chesterton et Rosny Ainé.
Bravo !
[1] Tsathoggua
est une création de C.A. Smith dans The
Tale of Satampra Zeiros (1929, in Weird
Tales 1931). Lovecraft l’utilisera notamment dans Celui qui chuchotait dans les Ténèbres (1930, in Weird Tales 1931)
et dans L’Horreur dans le Musée (1932,
in Weird Tales 1933). Les Manuscrits Pnakotiques y font allusion.
Les serviteurs de Tsathoggua sont les Voormis.
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