samedi 3 novembre 2018

L'OEIL DE BALAMOK DANS INCOHERISM





L’œil de Balamok de Victor Rousseau. Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

Cet ouvrage fut oublié pour la première fois en 1920 aux Etats-Unis. Richard D. Nolane, qui présente le livre, a révisé la traduction faite pour l’édition française en 1991 aux Editions Antarès. Victor Rousseau, nous dit-il est injustement oublié et Richard D. Nolane compte bien nous le faire redécouvrir aussi bien dans cette collection, RDN’Books que dans la belle revue Wendigo.

De son vrai nom, Avigdor Rousseau Emanuel, l’auteur est né en 1879 en Angleterre. Devenu journaliste pour un éditeur basé en Afrique, il publie un premier roman humoristique en 1901 avant de partir, toujours comme journaliste, aux États-Unis. A partir de 1907, il replonge dans la fiction et, en 1910, commence à publier dans The Smart Set, une revue consacrée à des textes fantastiques ou étranges impubliables ailleurs.
Marié en 1912, le couple choisit de vivre au Québec où Avigdor Rousseau Emanuel débute une nouvelle carrière : feuilletons, romans, dont un premier succès avec The tracer of Egos, consacré au thème de la réincarnation. Suivent de nombreux écrits dont son chef d’œuvre, publié en 1917, The Messiah of the Cylinder. Il sera très prolixe pendant plusieurs années, publiant d’abord en feuilleton avant de rassembler les textes en romans. A partir de 1925, il abandonne le fantastique pour le western, mettant en scène les exploits de la Police montée canadienne. Il fera un retour au fantastique mais connaîtra un déclin progressif en tant qu’auteur. Il mourra en 1960 dans la misère mais continuera à écrire jusqu’à sa disparition de fausses confessions pour la presse féminine.

Dans ce roman, Victor Rousseau traite du sujet de la Terre creuse, un sujet assez commun, considéré déjà par Edgar Rice Burroughs. Son héros, Ronald Gowan, explorateur, est entraîné dans l’intérieur de la terre et accueilli selon une ancienne prophétie comme un sauveur destiné à épouser la princesse Hita après lui avoir restitué son trône. Pour cela, il doit renverser l’usurpatrice qui s’est emparée du trône.
L’histoire débute comme une aventure fantastique avant de prendre une autre tournure plus mystique et symbolique autour de l’amour grandissant et du romantisme du couple. Le texte porte une dimension poétique qui exalte les sentiments. Toutefois, Victor Rousseau pose aussi de vraies questions sur le religieux, la temporalité, le rapport à la technique…

D’une lecture très agréable, ce roman intéressera davantage que les amateurs du genre.

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