Dacre Stoker,
arrière petit-neveu de Bram Stoker, continue d’exploiter la veine (l’artère ?)
familiale avec Dracula, les Origines
(en compagnie de J.D. Barker, Michel Lafon, 2018). Il faut resituer cet ouvrage par rapport au
précèdent, Dracula l’Immortel (avec
Ian Holt, Michel Lafon, 2009) en revenant à l’ouvrage source de Bram Stoker
(1897). On sait que le manuscrit original a été tronqué, et une première
partie, supprimée par l’éditeur par « manque de place », a été remise
dans le circuit par l’épouse de l’auteur sous le titre de L’Invité de Dracula (1914). On sait
également que la conclusion a été amputée et a donné lieu à la « sequel »
de 2009, Dacre Stoker se référant à des notes retrouvées de son ancêtre. Mais
la saga du manuscrit original est loin d’être terminée. Ce document a en effet
été acquis par un riche collectionneur[1] qui,
sous le sceau de la plus grande confidentialité, a accepté que l’arrière
petit-neveu puisse le consulter. Et la surprise était au rendez-vous, la
primo-version débutant à la page 102. Toujours sur bases de notes retrouvées[2] dans
la famille, Dacre Stoker et J.D. Barker ont imaginé une « prequel »
assez décoiffante reconstituant cette première partie manquante.
Il s’agit du
récit de la jeunesse de l’écrivain irlandais, petit garçon souffreteux, vivant
quasi reclus sous la protection de nanny Ellen, une employée de maison
particulièrement dévouée mais au comportement bizarre. Pourquoi ces absences répétées
de la maison familiale pendant plusieurs jours ? Pourquoi dormait-elle
dans un lit rempli de terre ? Alors que Bram était sur le point de
trépasser, elle réussira à le sauver en échangeant son sang avec le petit garçon
avant de disparaître. Mais ce n’est que le début d’une saga d’horreur
romantique, particulièrement bien ficelée, dont je ne dévoilerai pas le fil, si
ce n’est pour préciser que l’on y retrouvera bien sûr le Prince des Carpates,
mais aussi l’attachante comtesse Dölingen de Gratz. La famille et l’entourage
de Bram prennent une place importance dans cette « autobiographie »,
notamment sa sœur Matilda et son frère, le médecin William Thornley dont la
charmante épouse dépérit à la suite à de bizarres morsures constatées dans son
cou. Très présent également le savant Arminius Vambéy qui est un peu la
charpente sur laquelle vont s’appuyer les Stoker dans leurs mésaventures. Petit
clin d’œil enfin à la fin du roman où Bram reçoit la visite d’une certaine Mina
Harker qui lui demande à l’aider à retrouver son mari disparu dans les Carpates.
Inutile de
préciser que, selon Dacre Stoker, ce récit, certes romancé, est véridique, mais
que l’éditeur avait demandé à l’écrivain irlandais de revoir sa préface, présentant
l’ouvrage comme un témoignage vécu. Il lui aurait également conseillé de
modifier certain noms pour ne pas choquer les lecteur londoniens encore sous le
choc des méfaits de Jack l’Éventreur !
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