Une nuit avec
Lovecraft de Marcelé et
Rodolphe (Moskito, 2018) est une sympathique BD en noir et blanc qui ne nous
narre pas une nuit d’amour mais une belle rencontre. Nous sommes en 2022 et
Mary Wells prépare une thèse sur Lovecraft, son écrivain fétiche. Lors d’une
soirée chez des amis, elle s’essaye au D-Time, sorte de jeu vidéo qui permet de
remonter le temps et programme son trip temporel sur Providence, 24 mai 1935.
Elle finit par localiser le 66 College Street, et bien qu’il fasse nuit, frappe
à la porte du vieux gentleman en pleine écriture de « Dans l’Abîme du
Temps ». Surprise de l’écrivain, choqué de voir arriver une jeune fille en
mini-jupe et interloqué par la connaissance qu’elle a de son œuvre. Elle lui
explique qu’elle vient du futur (avec une
machine comme celle de Wells ?) et l’accompagne dans une déambulation
nocturne dans Providence. Lovecraft lui conte des fictions de Poe et Mary… des
fictions de Lovecraft. Elle ne manque pas de l’accrocher sérieusement sur son
racisme, ce qui le met mal à l’aise (mais
comment savez-vous cela, c’est de l’ordre du privé ?) tout en
finissant par admettre que ses opinions ont fortement évolué (c’était la conséquence de mes années d’enfer
à New York). La jeune femme le quitte quelques instants pour satisfaire un
besoin naturel, lui laissant son sac. Lovecraft remarque des livres dans ce
dernier et en sort un, une biographie qui porte pour titre H.P. Lovecraft, le Maître de Providence (1890[1]-1937).
Dommage qu’elle n’ait par emporté
avec elle HPL (1890-1991 de Roland
Wagner, cela aurait évité à notre écrivain de devoir s’interroger sur ce qu’il
allait faire de ses deux dernières années !
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