Stéphanie Del Regno nous donne
avec Codex Gigas (Sybilline 2018)
son premier roman aux couleurs de thriller médiéval-ésotérique. Son accroche
est tour à fait originale car elle met en scène ce mystérieux manuscrit qui est
l’ouvrage médiéval le plus imposant (75 kg !) et le mieux conservé.
Actuellement déposé à la Bibliothèque Nationale de Stockholm, ce recueil de
textes sacrés serait l’œuvre d’un moine bénédictin, Hermannus Inclusus, copiste
au monastère de Podlazice en Bohème. La légende veut qu’il aurait été condamné
à être emmuré vivant après avoir commis un crime atroce et qu’il aurait négocié
sa grâce en réalisant en une seule nuit le livre religieux le plus complet du
monde. Tâche évidemment impossible sauf à négocier l’aide du Diable !
L’auteure nous narre le parcours
du dit Herman, enfant terrible d’une famille nombreuse qui sera envoyé au
monastère par ses parents qui espèrent qu’il pourra se rachètera une conduite.
Il est incroyant mais bénéficiera de la bienveillance et de la protection du
père Vittore, responsable du couvent. Las, lors d’une permission de Noël pour
retrouver sa famille, il étranglera une de ses ex qui avait eu le malheur de
choisir un autre parti. Le cheminement du jeune moine devient alors une sorte
de calvaire intime, entre une foi qui le perturbe et une culpabilité qui le
ronge. On le voit partir à Rome avec Vittore et découvrir l’horreur d’une Église
qui se braque pour se protéger, en cherchant à éliminer les Cathares et en
créant la Sainte Inquisition. Mais Herman parle trop, et il confiera son péché
à un ami de Vittore….
Le récit est bien mené et la
plume agréable. On appréciera de surcroît les digressions « féministes »
de l’auteure qui nous donne un petit cours sur la place de la femme dans la
Bible. Lilith n’est jamais bien loin de Stephanie Del Regno !
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