Le Rapport
Oberlander de Laurent Mantese (Malpertuis 2018) n’est pas un roman
crypto-nazi, ni un roman de guerre, ni un thriller ésotérique. C’est tout cela
à la fois et surtout c’est une étourdissante Symphonie du Mal. Le Mal absolu,
celui qui glace le sang en brouillant les repères. Marcus Baker, médiocre
détective privé, vit modestement avec son amie Mary et un chien adorable qui répond
au nom d’Ogami. Une existence sans histoire jusqu’au jour où un mystérieux
courrier lui révèle que ses parents ne sont pas ses géniteurs et que ses
véritables concepteurs ont disparu dans les conditions atroces lors de la
seconde guerre mondiale. Il va se lancer dans une enquête échevelée pour percer
le mystère de ses origines, traque qui le conduira en Finlande puis en Ukraine.
Ses parents appartenaient au groupe très secret du Directoire, chargé d’éliminer
les nazis ayant fait alliance avec la redoutable secte de la Prévôté. Un groupe
de savants fous, pilotés par une Reine monstrueuse et ayant réussi à prolonger
la vie humaine de façon très significative. Les derniers représentants de cette
obédience vivent encore, reclus dans un Burg ukrainien pour y travailler loin
des regards sur l’immortalité. Marcus cherchera à les débusquer, ce qui nous
vaut des scènes terrifiantes dans un pays noyé dans un hiver glacial et déchiré
par une guerre d’une violence inouïe contre les séparatistes russes. Le tout
est remarquablement documenté et la chute totalement déroutante.
Une lecture dont on ne sort pas indemne.
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