Les derniers témoins du bunker, Pierre Galante & Eugène Silianoff, Filipacchi, 1989. La saga des derniers jours du Führer est désormais bien connue après sa brillante illustration dans le film La Chute de 2004. L’intérêt du présent travail est de nous faire vivre cette fin tragique par les yeux d’une des jeunes secrétaires d’Hitler, Gertraud Junge, rentrée au service de la Bête à l’âge de 23 ans. Elle lui consacrera deux ans et demi de sa jeunesse, perdant au passage son jeune époux envoyé sur le Front de l’Est par le Chef pour se faire les muscles. Le récit est fascinant car il est découpé en une série de bulles (la tanière du loup, le nid d’aigle, le bunker) complètement coupées de la réalité, bulles dans lesquelles on fume (dans les couloirs), boit du champagne et écoute pérorer jusqu’aux aurores le Maître du Monde. La galerie de portraits est aveuglante, allant du médecin à la diététicienne[1], de la belle Eva à la femme de Goebbels, qui se faisait appeler « la première Dame », du maître-chien aux sommités du régime, mielleuses et constipées ! Il nous est présenté un Hitler aimant les femmes, prenant tous ses repas avec ses assistantes, car c’était sa seule détente. Le doute sur son infaillibilité commencera cependant à s’instiller, au fil des maigres informations du Front qui arrivaient à parvenir au personnel ; l’ombre de la défaite prendra alors de plus en plus de corps, au rythme des colères noires du Führer à l’égard de son état-major. On apprendra même que Hitler, juste avant de se suicider et après s’être marié, embrassa Eva Braun sur la bouche en public. Mazette, quel scoop.
On sort mal à l’aise de cette lecture car un Monstre, même s’il roule des « galoches », reste une abomination !
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