Le Bibliothécaire
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mercredi 22 janvier 2025
samedi 18 janvier 2025
A LA MEMOIRE DE SERGE LEGUYADER
SERGE LE GUYADER vient de nous quitter à l'âge de 81 ans. C'était un ami fidèle, membre fondateur de l'ODS et auteur de deux ouvrages, l'un sur les NDE, l'autre sur les prophéties. Scientifique de formation, il manifestait un humour décapant et une chaleur humaine communicative. C'était par ailleurs un passionné du mystère de "la Fin des Temps" et avait animé un fanzine sur le sujet, "Apocalypse Now". Repose en paix, Serge, et toutes mes condoléances à Marie-Christine ton épouse.
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA GORGE AU-DELA DE SALAPUNCO, August Derleth
La gorge au-delà de Salapunco ou le testament de Claireborne Boyd(1949, Bouquins T III). Encore un texte de Derleth qu’on a l’impression d’avoir lu maintes fois. Le jeune Claireborne fait des études sur le passé de la Nouvelle-Orléans et apprend le décès de son grand-oncle, Asap Gilman, physicien nucléaire maintenant à la retraite à Arkham. Il avait consacré la fin de sa vie à faire des recherches. Sur un culte très ancien, antérieur à l’humanité. Il recevra les archives de son grand-oncle et décidera de poursuivre ses recherches. Le matériau contient un livre d’un autre chercheur, le Pr Shrewsbury, mystérieusement disparu et auteur de Approches des structures mythiques des derniers primitifs en relation avec le texte de R’lyeh ainsi que des extraits de ce dernier ouvrage, accompagné des Manuscrits Pnakotiques, Le Livre d’Eibon, Le Manuscrit du Sussex…… Ses investigations l’amèneront à rentrer en contact avec un autre chercheur sur la piste et, par le biais d’un rêve somnambulique avec le Pr. Shrewbury dans sa bibliothèque de Celaeno. Il pourra prendre connaissance des Fragments de Celano et du Culte des Goules du Comte Derlette. Sur la base des informations recueillies, il retrouvera la trace des adorateurs de la Chose Très Ancienne qui auront la chance de goûter, lors de l’une de leurs cérémonies, à quelques bâtons de dynamite. Quant à Claireborne, grâce aux procédés expliqués par Shrewbury, il pourra rejoindre le professeur dans les Cyclades.
vendredi 10 janvier 2025
A LA MEMOIRE DE JEAN ROBIN
A la mémoire de Jean Robin
(1946-2024)
J’ai rencontré Jean Robin à la fin des années 90 comme fidèle lecteur d’une petite publication philosophico-ésotérique que j’animais alors. Abonné dont la discrétion n’avait égale qu’une grande courtoisie, sauf le jour où j’ai commis une critique assez sévère sur l’un de ses derniers ouvrages concernant Rennes-le-Château. Il n’avait pas apprécié ! Car s’il se passionnait comme moi pour les mystères de la Colline Envoûtée, il utilisait pour explorer cette énigme des méthodes souvent douteuses pour tout bon esprit cartésien. N’a-t-il pas fait visiter la région du Haut-Razès à Barak Obama revêtu d’une cape d’invisibilité !
J’ai retrouvé Jean Robin ensuite, au hasard de mes pérégrinations castelrennaises. Bien qu’amoureux du site, il y venait de façon anonyme, souvent chez l’un de ses amis, sans chercher à faire parler de lui et à attirer les lumières des projecteurs des « conférences de l’été ». C’est en fait Christian, cette relation commune, qui m’informa que Jean, résidant près de Vendôme, désirait venir cet automne 2013 et cherchait un co-voiturage. Et connaissant mes vices cachés, il ne manqua pas de me révéler sous le sceau du plus grand secret que l’écrivain préparait un ouvrage sur H.P. Lovecraft, mon auteur américain préféré.
8 heures de covoiturage (et il y en aura d’autres) sont un bon moyen de casser la glace et d’apprendre à mieux se connaître. Affable et toujours souriant, Jean respirait la santé d’un jeune septuagénaire bon vivant. N’avait-il pas désormais installé ses quartiers au château-hôtel des Duc de Joyeuses à Couiza, où il aimera tenir table ouverte avec un petit groupe qui ne tardera pas à se former. Mais l’écrivain restait ferme sur l’essentiel : la philosophie de René Guénon avec une prochaine victoire des forces du Mal (dite contre-initiation) suivie d’une eschatologie rédemptrice. Et pour corser le tout, c’est à Rennes-le-Château que s’ouvrirait cette période de Fin des Temps.
C’est sur ce même schéma métaphysique que Robin, au fi de toute critique littéraire sérieuse, écrira une biographie sulfureuse sur Lovecraft. Pour lui, toute la mythologie créée par le Prince Noir de Providence ne relevait pas de la fiction. Lovecraft était un Grand Initié et ses créatures monstrueuses, les Grands Anciens, étaient de redoutables agents des Forces contre-initiatiques. Je refuserai de publier son ouvrage (qui trouvera éditeur par ailleurs) et Jean m’en voulut beaucoup de ne pas le croire. Car là était toute la difficulté des échanges avec notre ami ; arrivé à bout d’argument, il sortait son imparable joker : il faut me croire, j’ai des sources secrètes.
Mais mon cher Jean, l’amitié n’est pas faite que d’échanges intellectuels et je garderai de toi l’image d’une belle personne, souvent entourée de jeunes gens en recherche, - tes irregulars comme le dirait Sherlock Holmes-ou de jeunes femmes égarées dans la vie. C’est aussi une immense bibliothèque qui disparaît avec toi ; elle t’aura préparée à contempler le Clef des Grands Mystères qui s’offre désormais à toi.
LES CHRONIQUES D'EL BIB : LE FANTÔME DU BAGNE DE BREST, François Lange
On aura du mal à se remettre d’une balade dans le bagne de Brest, surtout que, récemment désaffecté au profit de la fournaise de Cayenne, ses murs exsudent encore des hurlements des forçats. Avec Le Fantôme du Bagne de Brest (Palémon 2024), François Lange arrache notre inspecteur favori, Flanch, à sa bonne ville de Quimper. Un bagnard fantôme commet d’atroces crimes sur d’anciens pensionnaires des lieux carcéraux et les autorités préfectorales envoient leur plus fin limier sur cette affaire, d’autant que la police brestoise ne brille pas par son habileté. Ce qui ne sera pas pour déplaire à l’envoyé, Flanch ayant effectué son service militaire dans la cité portuaire où il a gardé de bonnes relations. Règlements de comptes entre d’anciens forçats – il est facile de s’emparer de la part de l’autre lors d’une négociation en vue d’une évasion- seront vite mis en lumière, entre deux bolées de cidre et un bon plat de patates au lard et aux oignons.
dimanche 29 décembre 2024
LES CHRONIQUES D'EL BIB : NID D'ESPIONS A CANTON, Guy-Roger Duvert
Guy-Georges Duvert nous narre dans Nid d’espions à Canton (Les Chroniques Occultes, Tome IV, auto-édition2024) la suite de la saga de notre club d’aventuriers d’Arkham. La traque des monstruosités du culte n’est pas terminée et la patronne du groupe occulte de la Miskatonic, Madame Fayton, est sur la piste d’un document renfermant des rituels liés au Mythe (les papiers de Cresci). Une queste qui va conduire nos savanturiers en Chine, dans la province de Canton et la petite ville de Qinggui. Un chercheur fou d’origine germanique y a établi son centre de recherches, visant par le biais de manipulations génétiques à prolonger la vie des mourants, voire à les ressusciter. Tout cela bien sûr pour accroître la force de frappe du Reich. Nous pénétrons dans l’Univers nauséeux des goules qui semblent cohabiter dans l’ombre de Grands Anciens indifférents au cannibalisme qui est chose courante dans la région. Un livre très agréable à lire, d’abord parce qu’il s’ouvre sur un chapitre de recadrage résumant les trois tomes précédents, ensuite parce qu’il s’appuie sur de solides bases historiques rendant très vivante la description de la vie dans la Concession.
jeudi 21 novembre 2024
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LES DISPARUS D'ARKHAM, Guy-Roger Duvert
Les Disparus d’Arkham (Les Chroniques occultes 2), Guy-Roger Duvert, auto édition 2022. Quelle étrange idée que celle de la jeune journaliste Lillian Freling, à savoir venir enquêter pour le compte du Boston Globe sur les « maisons bizarres » d’Arkham. Sa sélection portera sur la maison Kernsby, propriétaire d’un archéologue indien qui s’est suicidé au retour de son dernier voyage et dont le fils a mystérieusement disparu. Mise aux enchères, cette maison n’a jamais été vendue et le projet de la municipalité de la faire détruire n’a pas été concrétisé. Il est vrai que l’un des notables de la cité, Lord Shellington, semble s’intéresser aux lieux. Malgré les précautions prises, l’exploration illégale de la bâtisse par la journaliste tournera au fiasco, et elle n’échappera aux griffes des sbires de garde que grâce à l’intervention inopinée de Milton Blake. La demeure est en effet sous surveillance du groupe occulte de la M.U., chargée de protéger la planète d’un éventuel retour des Grands Anciens, Lord Shellington étant suspecté d’avoir découvert dans les travaux du chercheur indien une porte adéquate. Nous retrouvons avec plaisir les savanturiers de l’épisode précédent, de surcroît dans notre ville préférée où l’essentiel de l’action se déroule. Le Pr Armitage est toujours fidèle au poste et prodiguera à nos investigateurs les bons conseils tirés de sa formidable érudition (cf 1928). Nous aurons droit du reste à la visite de son bureau privé à la bibliothèque Orne où sont conservés les manuscrits les plus dangereux. Et, cerise sur le gâteau, nous croiserons en nous promenant entre les plans les Chiens de Tindalos dont il convient de ne pas trop s’approcher (cf 2020).
Encore une belle enquête qui utilise astucieusement les points marquants du Mythe sans nous noyer sous des flots d’hémoglobine.
mardi 5 novembre 2024
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LES VAUTOURS DU BUGARACH, Daniel Hernandez
Notre montagne sacrée est de retour dans la famille "thrillers" avec Les Vautours du Bugarach de Daniel Hernandez ((TDO 2024) Il en est du reste à sa 14 ème fiction locale et aucun recoin de la région ne lui échappe. Cadre somptueux pour le « Maigret local » amené à enquêter sur trois meurtres mystérieux qui ont un point commun : les cadavres ont été retrouvés sur des plateformes utilisées par les « soigneurs » de rapaces, espèce particulièrement nombreuse autour du pic. Jalousies paysannes, libidos en stéréo et dérives sectaires sont à l’évidence les héros de cette enquête-cassoulet.
dimanche 3 novembre 2024
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : L'APPEL d'AM-HEH, Guy-Roger Duvert
L’Appel d’Am -HeH Guy-Roger Duvert (« Les Chroniques Occultes, auto-édition 2021). La mode est aux « thrillers lovecraftiens », et les « clubs » ou « agences Arkham » pleuvent. Et nous réservent parfois de bonnes surprises, comme le présent opus. La trame est en soi originale : il existe une civilisation très ancienne, voire pré-humaine, qui a été découverte par les Égyptiens et qui continue de sommeiller dans l’ombre. Par mesure de « sécurité », nos ancêtres des Pyramides ont quelque peu trafiqué leurs représentations, en les « palmipestant », c’est-à-dire en surajoutant à leurs statues des décorations égyptiennes. Telle est la découverte que fera un jeune archéologue de la MU, mettant à jour une tablette susceptible d’éveiller ces Anciens. Il y laissera hélas la vie, incitant sa jeune collègue, Kristen Dankworth[1], à éclaircir le mystère. Elle fera équipe avec Milton Blake, un ancien des services spéciaux américains recruté par la Miska pour des « missions spéciales » et par son ami Howard Brixton, un ex de l’agence anglaise. La saga est menée de façon intelligente et l’occultisme est utilisé ici non pas à des fins de décorum, mais comme « esquisse d’un monde vivant » pour reprendre les termes de Robert Amadou (1950). On y découvre aussi une divinité égyptienne fort peu connue, Am-Heh, sorte de tête de pont avec les horreurs enfouies dans la nuit des temps. A titre anecdotique, on apprendra aussi que la Miskatonic University possède d’honorables correspondants dans le monde entier, susceptibles de donner un petit coup de main aux savanturiers en péril.
J’ai apprécié !
[1] Elle est présentée comme la fille de Danworth (orthographe ?) disparu dans la mission Pabodie de 1930. Ce qui n’est pas conforme à la primo-nouvelle de Lovecraft puisque de dernier participa à la seconde mission de Dyer et purent échapper aux horreurs.
jeudi 31 octobre 2024
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : NAKNA UHRUSHU, Steve
Nakna Uhurshu, Steve S. (Les Rêves de Cthulhu, 3, Chrysalide 2024) est le titre de la première longue nouvelle du troisième opus de l’excellent Steve. Mais aussi une petite déception pour ceux qui suivent cet auteur puisque reprise de ce qu’il nous avait déjà donné (Cf tome 1, 2021, Le Recueil). Mais cette déception va très vite se transformer en belle surprise, puisque la primo-nouvelle va être complétée, l’ensemble formant un roman consistant. Martin, dernier survivant de l’épisode précédent, a « chopé » le Grand Ancien au nom impossible, Nakna pour les intimes, qui cherche à prendre son contrôle, et vice-versa. Et un combat qui en vaut la peine puisque, le Grand Ancien bien maîtrisé peut fournir au savanturier une force incroyable. Et il en aura bien besoin pour échapper à l’armée russe qui est sur ses traces et à un potentat sanguinaire local gros consommateur de chair humaine. La saga prend la forme d’un récit d’heroic-fantasy, dans laquelle il est question d’aller se procurer un liquide susceptible de soigner un petit garçon russe qui a pris une mauvaise balle dans le crâne. Un liquide fabriqué et conservé par une redoutable divinité locale, le vodianoï. Un scénario dans lequel Steve va s’éclater et nous donner une fois de plus la mesure de son talent en matière de gore-dolby-stéréo.
On perd un peu ses repères, et l’injection d’une louche de mythologie slave donne au panthéon lovecraftien une allure un peu bancale ! Mais après tout, le Maître de Providence n’a jamais cherché à structurer ses créations !
mercredi 30 octobre 2024
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA MORT DE BELLE, Georges Simenon
La Mort de Belle Georges Simenon, le Monde 2, 2024, VO 1952). Appartient aux romans « durs » de l’auteur. Une petite ville américaine sans saveur, un couple sans enfant et sans histoire, lui professeur au lycée, elle très occupée par ses activités sociales de « femme américaine ». Une ambiance à la « Stephen King » qui sera quelque peu troublée par l’arrivée de Belle, fille d’une amie de la mère, dans le rôle de jeune fille au pair et que l’on va retrouver sauvagement assassinée dans sa chambre. L’épouse était sortie ce soir-là, le mari Spencer bricolait dans son atelier et n’a rien entendu. Et là se met en branle chez Spencer une machine insidieuse de destruction psychologique, car s’il n’a pas tué Belle, il a le sentiment que tout le monde le regarde bizarrement et le considère comme étant certainement le criminel. On ne saura jamais, qui a tué Belle mais l’enquête de police montrera qu’elle n’était pas une oie blanche. Et on verra Spence dériver jusqu’à commettre sur une pauvre secrétaire innocente l’acte fatal qu’il ne pouvait qu’avoir commis. Glaçant !
jeudi 24 octobre 2024
mercredi 23 octobre 2024
mardi 22 octobre 2024
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LA NEIGE ETAIT SALE, Georges Simenon
La neige était sale (Georges Simenon, le Monde 4, 2024 ; VO 1948) est assurément un chef d’œuvre du glauque de notre prolifique écrivain belche. Ce n’est pas à proprement parler un polar (la recherche par l’enquêteur du coupable), mais une véritable immersion dans la peau d’un tueur afin d’en démonter la mécanique. Un demi-siècle plus tard, l’anglais Colin Wilson, se livrera avec avec brio à cette même queste épuisante, épuisante puisqu’elle nous met face au problème du mal qui restera toujours un grand mystère pour l’humanité. Nous sommes dans une banlieue sordide (la ville n’est pas identifiée), durant les années d’occupation, en compagnie du jeune Franz Friedmaier, dont la mère tient un bordel pour les occupants et dont le père, officiellement inconnu, pourrait bien faire partie de ces sinistres soldats. La vie s’organise autour d’un douteux tripot, le « Timo », où Franz n’aura pas de difficultés à faire ses classes ; Meurtre gratuit, assassinat d’un militaire collabo, vols avec homicide, prostitution etc. Et toujours, comme ressort, faire le Mal, non par appât du gain ou simplement par gloriole, parce que c’est ainsi qu’il est fabriqué. Il finira par se faire arrêter, et se renfermera dans un mutisme absolu tout le long de sa détention. Rien n’aurait pu le faire craquer, pas même la perspective de son exécution tant l’idée de la mort était déjà parfaitement intégrée à sa construction mentale. Jusqu’au jour où ….. la visite et les tendres confidences d’une de ses anciennes tortionnaires lui remirent brutalement les pendules à l’heure et lui permirent de partir au peloton d’exécution le cœur noyé de bonheur. On n’est pas sans penser ici à La joie de vivre d’Émile Zola où l’on voit que la félicité peut toucher le plus malheureux et que la rédemption est toujours disponible pour qui sait la voir.
A noter une bonne adaptation en BD : Jean-Luc Fromental (scénario) et Bernard Yslaire (dessin), La neige était sale, Bruxelles, Dargaud, 2024, 104 p.
mardi 1 octobre 2024
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE SECRET DU DIABLE, Christian Doumergue
LLe thriller d’obédience castelrennaise s’essoufle, la diahrée éditoriale « post DaVinci Code » s’étant diluée avec le temps. Mais Christian Doumergue veille au respect de la Tradition et nous livre avec Le Secret du Diable (TDO 2024) un bon produit classique. Tous ces récits se ressemblent en effet, partant de l’enrichissement mystérieux du curé aux hypothèses les plus folles pour tenter de cerner l’origine des fonds concernés. Il y est souvent ajouté la découverte de documents mystérieux dont le décodage remettrait en cause la lignée dynastique française, voire permettrait de localiser un « tombeau sacré » dans le Razès. Il s’agit de ce qu’on appelle « La Belle Histoire » empruntée par chaque auteur pour tester sa propre solution. En fait, ce qui différencie les différents écrivains, c’est moins le fond de l’affaire (trésor des Wisigoths, tombeau de Marie-Madeleine) que la technique utilisée pour résoudre le mystère. Chez Doumergue, on est dans la famille du roman policier. Un meurtre dans le domaine de l’abbé nous entraîne dans une plongée bien croquée dans le milieu des chercheurs, avec une belle analyse des motivations de ces « savanturiers ». Car on trouve de tout dans cette famille, du banal appât du gain à une recherche douteuse du pouvoir. Avec une fascination -et l’auteur sait de quoi il parle- pour cette passion qui dévore la majorité de ses membres, les amenant parfois à franchir la ligne rouge. Doumergue flirte ici -et c’est ce qui rend son ouvrage touchant- avec la métaphysique qui l’amène à s’interroger lourdement, et de façon désespérée, sur l’origine du Mal.