La kabbale dénouée de Jean-Charles Pichon. Éditions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
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Voici une nouvelle édition d’un texte fondamental de Jean-Charles
Pichon (1920-2006), enrichie et complétée d’extraits et de citations de
différents ouvrages de Jean-Charles Pichon, au sujet de la Kabbale et de
la métaphysique.
Jean-Charles Pichon est un penseur aussi exceptionnel que méconnu, à
la fois inconnu romancier, poète, auteur dramatique, dialoguiste,
philosophe, métaphysicien, en quête d’un modèle intégral ouvert.
Extrait de la préface de Rémi Boyer :
« Jean-Charles Pichon « explore extrêmement » l’évolution humaine à
travers les cycles qu’elle manifeste. S’il s’inscrit ainsi dans les pas
d’un Mircéa Eliade ou de quelques autres auteurs traditionnels, il va
bien au-delà, tout comme un Lucian Blaga, par son questionnement et sa
démarche des explorations linéaires et temporelles.
Toujours, il cherche à rendre dynamique ses modèles théoriques. Il
conçoit ainsi une machine à penser rigoureuse, nourrie du langage des
noms, des nombres et des signes
[1].
Une méta-machine plutôt puisqu’elle est destinée à mettre en évidence
les mécanismes, les interactions mais aussi les erreurs d’autres
machines à penser comme celles de Goethe, Joachim de Flore, Kafka,
Duchamp, Artaud… autant de regards posés sur le monde, autant de
lucidités diverses.
Il convient de distinguer deux types de machines. Nous avons d’une
part les « grandes machines » mythiques et ésotériques, celles-là
rigoureuses (Maya, Homère, Hésiode, Platon, la Kabbale, etc.), en regard
d’autres machines littéraires plus « flottantes ». Les premières
prendraient leurs sources dans l’Imaginal pour venir féconder les
esprits tandis que les secondes orienteraient, plus ou moins
adroitement, au gré du vent de l’inspiration de l’auteur, vers ce même
« Entre-Deux ». Avec Louis-Claude de Saint-Martin, nous pourrions dire
que les « grandes machines » sont inventées par les penseurs, et les
machines littéraires par des « pensifs ». Jean-Charles Pichon aurait
sans doute froissé Quintilien et Tertullien. Ses discours et ses écrits
exigent un effort de l’esprit. Pourtant, ces machines sont simplement
efficaces et sobres. Elles dissipent la confusion, elles clarifient,
elles confèrent de l’ordre, plutôt qu’elles n’organisent. Jean-Charles
Pichon sait autrement. Il enseigne autrement. Il éveille autrement au
Réel, à la fois toujours le même et toujours autre.
Porteur d’un art de vivre qui allie poésie et rigueur encyclopédique,
Jean-Charles Pichon renvoie dos à dos l’Eglise et le scientisme, c’est
pour mieux contribuer, tout en s’en gardant farouchement, à une alliance
du religieux et de la science, le premier parce qu’il relie, la seconde
parce qu’elle dénoue.
La pensée de Jean-Charles Pichon n’est jamais chronique, il investit
avec fermeté l’aïon et ses dynamiques spiralaires. Procès, figures,
lois, forme-vide… préparent l’élaboration d’une scolastique machinale
mais c’est son utilisation des verdicts zodiacaux qui demeure la plus
étonnante et la plus riche en perspectives créatrices. »
[1] Le petit métaphysicien illustré de Jean-Charles Pichon. Editions L’œil du Sphinx.