Wendigo, vol 7 . Les fioles d’immortalités. Editorial de Richard D. Nolane. Editions de L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
www.oeildusphinx.com
Pour cette nouvelle livraison de Wendigo, Richard D. Nolane nous a concocté un choix de textes savoureux : Les Fioles d’Immortalité par Rog Phillips – La Ménagerie du Major par Victor Rousseau – L’Âme de la Momie par Amelia Shackelford – Les Épouvantes de la Mer par E. M. Laumann – Choisie par les Dieux par James Francis Dwyer – La Chambre Lambrissée par L. T. Meade & Clifford Halifax – Le Cargo de l’horreur par Morgan Robertson – Le Démon du Jeu par Leroy Yerxa.
Nous
retrouvons des auteurs familiers comme Rog Phillips ou Victor Rousseau
et d’autres moins connus que Richard D. Nolane souhaite, pour notre plus
grand plaisir, nous faire découvrir. Vampirisme, parfois décalé,
proto-SF, épouvante, exotisme… de quoi rire parfois et surtout
frissonner.
Chaque
nouvelle est précédée d’une biographie de l’auteur et suivie d’une
bibliographie qui permet de saisir les contextes, personnels et
culturels, dans lesquels les textes furent écrits. Ils sont ainsi des
témoins particulièrement intéressants d’une époque révolue mais dont les
troubles, les intrigues, les violences nous sont tout aussi proches par
leur actualité.
« La
plupart des exemples de manifestations psychiques que j’avais étudiés
jusqu’alors en compagnie du docteur Ivan Brodsky concernaient la
possession spirituelle et les phénomènes apparentés – des sujets
stupéfiants pour les profanes, mais plutôt banals pour ceux qui étudient
les sciences. Mais j’allais ici être le témoin de l’une des formes les
plus sombres et les plus mystérieuses du pouvoir de l’esprit. »
Victor Rousseau. La Ménagerie du Major
« Aimer
une femme aussi passionnément que j’aimais mon épouse, et la tenir dans
ses bras tandis que s’opère graduellement le dernier grand changement
de la vie ; sentir les battements du cœur s’affaiblir, voir les derniers
souffles haletants, regarder dans les yeux qui se fermeront bientôt
pour toujours, et lire en eux l’amour qu’ils voient à leur tour dans les
vôtres, sont les plus tristes de nos devoirs aux mourants. Mais quelle
angoisse terrible, lorsque les yeux sont figés dans un regard idiot,
leur lueur éteinte pour toujours, et l’être aimé, inconscient de votre
douleur ahurissante, de votre amour piteux et inutile, est libéré par la
Mort de sa vie malheureuse ! »
Amelia Shackelford. L’Âme de la Momie
« Je
m’approchai du lit, mais un pouvoir irrésistible m’empêcha de
l’atteindre, et une étrange sensation m’envahit alors. Je n’éprouvais
plus le moindre désir de résister à l’influence qui, de toute évidence,
me dictait toutes mes actions. Je traversai la pièce d’un pas vif,
pressai le bouton de la porte centrale, l’ouvris comme je l’avais fait
la nuit précédente, me retrouvai sur le seuil du petit salon et
découvris à nouveau le regard fixe et décidé de Louisa Enderby. Comme la
nuit précédente, elle se tenait debout devant la cheminée ; elle
portait sa robe de velours noir et le diamant brillait dans ses cheveux.
Lorsqu’elle me vit, l’ombre d’un sourire para un instant son visage
puis s’évanouit. Je remarquai qu’elle avait les traits tirés, comme en
proie à une souffrance mentale – une curieuse lueur éclairait ses
étranges yeux glauques. »
L. T. Meade & C. Halifax. La Chambre Lambrissée