vendredi 29 janvier 2021
jeudi 28 janvier 2021
JEAN HAUTEPIERRE PRÉSENTE SA CANDIDATURE À L'ACADÉMIE FRANÇAISE
samedi 23 janvier 2021
L'IMI DE JANVIER
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jeudi 21 janvier 2021
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE RITUEL DES MONTS D'ARRÉE, François Lange
J’ai adoré les trois premiers opus de François Lange mettant en scène François Le Roy, policier breton sous le Second Empire. Son nouvel ouvrage, Le Rituel des Monts d’Arrée (Palémon, 2020), se situe dans cette même veine de poésie locale qui a cette fois pour décor la région de Brasparts, une région sauvage du centre de la Bretagne dont le poète Xavier Grall[1] disait
J'aimerais vous montrer les monts chauves de l'Arrée, les sentiers blancs qui conduisent à des manoirs poignardés, les chemins qui s'enroulent autour des hameaux bleus. C'est un pays de brumes et de vents en bataille, avec des toponymes aussi fluides que des ondées, aussi sonores que des gongs…
Difficile de trouver cadre plus approprié pour enquêter sur d’étranges meurtres, les victimes étant trouvées revêtues de tenues de druides avec une hache de pierre polie fichée dans la gorge. Des notables à priori respectables qui appartenaient à une société discrète, « La Fraternité de l’Homme Vert », cherchant à renouer avec les traditions de l’Ancien Religion. L’enquête est savoureuse, nous faisant rencontrer des bouilleurs de cru très typés, une veuve sulfureuse un brin nymphomane, des trousseurs de cadavres à la recherche de monnaies antiques, une vieille pierre gravée d’un poulpe lovecraftien revu par le Prieuré de Sion et même l’Ankou dans sa vieille charrette. Mais la véritable para-héroïne de ce roman est la Veuve Meudec qui tient une maison d’hôte dans laquelle notre enquêteur établira son QG. Une tenancière qui est aussi un vrai cordon bleu et qui me conforte dans l’idée que les romans de François Lange sont en fait des romans gastronomiques déguisés en polar. Qu’on en juge, on dégustera au fil de la mission :
° des saucisses de Rosporden grillées au feu de bois accompagnées de mogettes,
° une omelette baveuse au lard accompagnée de champignons des bois,
° une perdrix aux choux rôtie aux braises dans un beau manteau de lard fumé,
° une fricassée de tripes hachées finement et cuisinées avec des oignons de Roscoff, de l’ail et du persil.
° un kig ha farz, sorte de pot-au-feu breton (bœuf, lard, jarret de porc) accompagné d’une pâte de farine de blé noir et de lipig (fondue d’oignons),
° un pâté au poivre vert (préparé par les gendarmes du coin),
° une soubenn rouz (soupe à l’oignon) suivie d’un ragoût de mouton cuit à l’étouffée,
° une soupe au lard suivie d’une fricassée d’anguilles avec du lard et des pommes de terre. Je passe sur les bolées de cidre, le petit rouge bien frais et le schnaps local (lambig) !
L’inspecteur Fañch résoudra de haute main l’énigme ; un personnage toujours aussi attachant mais auquel il manque, peut-être, une petite touche de libido. Mais pourquoi est-il aussi timide avec les femmes ? Ar gouzrec’h a nac’her outañ pe a nac’h outañ e-unan aotren un arc’hadenn a-berzh luzad !
Bon, on attend la suite, Ma Doué …
vendredi 15 janvier 2021
LES CHRONIQUES D'EL'BIB : DICTIONNAIRE DES LITTERATURES VAMPIRIQUES, Jacques Finné & Jean Marigny
Un dictionnaire, certes. Mais qui, à l’instar de La Bible Dracula (2010) d’Alain Pozzuoli, se lit comme un roman. Tel est le travail que nous livrent Jacques Finné et Jean Maigny avec le Dictionnaire des Littératures Vampiriques (Terre de Brume, 2020), le tout préfacé par l’auteur de l’excellente Bible. Cette véritable somme permet de mesurer l’ampleur de la littérature (et uniquement en langue française) consacrée à nos amis de la nuit. J’ai été surpris, pour ma part, de constater la part prise dans cette production par la Bit Lit et autres récits de vampires à l’eau de rose. Ce phénomène, à l’origine typiquement anglo-saxon, s’est manifestement bien adapté à l’espace francophone ! Le travail de nos deux chercheurs permet aussi de prendre un peu de recul sur le sujet, le dictionnaire recensant les auteurs, mais aussi les grandes thématiques (par pays, par genres…). Il ne manque qu’un chapitre de réflexion psychanalytique, recherchant pourquoi les buveurs de sang continuent à faire autant d’adeptes !
Le chercheur exigeant trouvera du grain à moudre. C’est ainsi que les auteurs émettent un doute sur l’authenticité de Der Fremde de Karl von Wacksman (1844, cf L’Étranger des Carpathes, 2014), voyant dans cet anté-pastiche du roman de Stoker (1897) manifestement une mystification littéraire non identifiée. Ils s’interrogent également avec pertinence sur le fait de savoir si le texte connu sous le titre L’Invité de Dracula (publié en 1914) était bien le premier chapitre du roman-culte.
Le puriste relèvera bien sûr qu’un tel travail n’est jamais exhaustif. N’est pas recensé le magnifique Dracula, mon amour de James Syrie (2010, Hachette) qui réécrit le roman de Stoker sous la plume très féminine de Mina. Ne figure pas non plus le curieux Noces de Sang à Bucarest de Rémi Boyer (EODS, 2011) mêlant, dans le Bucarest d’aujourd’hui ésotérisme et culte du sang. On pourrait citer aussi la très belle saga de Cathy Coopman qui s’ouvre sur Les Poussières de l’Aube (Rivière Blanche, 2013), revisitant le thème du vampire à travers la narration d’une jeune femme, Susylee, qui reprend conscience à la fin du XVIII ème dans une Famille anglaise… de vampires. On y rajoutera encore Le Secret de Diana Danesti de Tony Baillargeat (La Pierre philosophale, 2015) qui nous plonge dans un ésotérisme roumain sulfureux et de surcroît mis en valeur par une belle écriture.
Mais qu’importe, la critique est facile, et je classerai précieusement ce livre dans la série des ouvrages de référence indispensables.
lundi 11 janvier 2021
Rémi Mogenet dans La Lettre du Crocodile de Rémi Boyer
Chants et conjurations. Poèmes de Rémi Mogenet
Chants et conjurations. Poèmes de Rémi Mogenet. Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
Le très beau recueil de Rémi Mogenet met en poésie les émanations ou reflets de l’Imaginal. Ses poèmes sont des réenchantements buissonniers des mythes qui abritent les chemins vers soi-même. Il n’hésite pas à s’emparer de mythes anciens comme de mythes modernes qui tous disent quelque chose de notre véritable nature.
« La barque enchantée (extrait)
Une barque d’ivoire était le long du bord ;
Sa voile était d’argent, et son mât était d’or.
Soudain, je vis surgir d’une brumé étoilée
Une pucelle étrange, à la face voilée.
Son pied glissait au sol sans le toucher vraiment :
Et ses membres semblaient se mouvoir lentement,
Mais sa marche rapide amena d’un seul coup
Son corps devant la barque et sur l’embarcadère.
(Ce fut comme un éclair ; je me crus soudain fou.)
Or ses yeux autour d’eux jetaient de la lumière,
Et je tremblai de peur, car face à ce mystère
De la puissance auguste et presque toujours fière
Des immortels de la Terre, il est juste de voir
Sa fin proche. Pour moi dans l’air du soir
Résonna l’âpre chant de la folie abjecte,
Quand j’entendis la voix de cette fée suspecte
Fredonner un vague ordre à l’adresse du bois
Enchanté de sa barque… »
Les fées, déesses, nymphes et autres figures féminines envoûtantes et porteuses de révélation hantent le recueil comme un rappel au milieu d’un enchevêtrement de chemins. Mais d’autres figures inattendues parcourent ces pages : Rahan, Superman, Tarzan et Jane aux côtés de personnages plus traditionnels comme la Reine de Saba, Bastet, Isis, Yzeult mais aussi des auteurs, Kafka, Lamartine…
« Les chevaliers du Futur »
Chevaliers du futur ! vous reviendrez sans doute,
Portés par des vaisseaux qui franchiront l’espace,
Remonteront le temps, sans y laisser de trace
Autre qu’un sillon d’or qui sera notre route.
Comète qui descends parmi les astres vifs,
Tu parais cette nef qui contient ces saints anges
Qu’on dit vêtus d’argent, et, par des biais étranges,
Nés d’hommes qui jadis, entre deux fiers récifs,
Devinrent si parfaits qu’ils furent mis aux cieux,
Ayant passé le seuil de la porte des dieux,
Etant entrés dans l’aire où demeurent les fées :
Nommés gardes de prix, sempiternels du lieu,
Ils pensèrent à ceux dont les âmes sauvées
Pourraient un jour loger dans leur beau palais bleu… »
Les images s’agencent en des mosaïques créatrices mouvantes comme un océan prometteur d’une île centrale qui nous attend.
JEAN SOBIESKI OU LA BATAILLE DE VIENNE, Jean Hautepierre
JEAN SOBIESKI
Tragédie en vers de Jean Hautepierre
Jean Sobieski ou la Bataille de Vienne évoque l’Histoire et les choix difficiles exigés par celle-ci, sous la direction d’un grand Roi à la destinée tragique, hanté par le péril mortel que l’anarchie nobiliaire faisait peser sur la Pologne. Elle marque aussi la fin de l’insouciance pour les trois personnages imaginaires que l’auteur y a introduits, en lesquels s’incarne ce thème éminemment tragique du Destin qui transforme les êtres. Le chœur, immense être collectif, personnifie la charge triomphante des armées européennes, avec par-dessus tout la cavalcade des hussards ailés surplombés de l’Aigle de la Pologne, apothéose dans laquelle, au sein de l’œuvre de Jean Hautepierre, les vers cataphractaires, longs et rythmés, n’ont jamais mieux porté leur nom.
Martelant et précipitant, au rythme du fléau qui fauche,
Le rythme éternel de la Mort à leurs côtés quand ils chevauchent,
Répandant au-dessus de tout les flots d’une terreur sans fin,
Cavalcadant et lancinant comme le glas ou le tocsin,
Crevant l’azur au grand fracas d’un terrible et sombre tonnerre,
Voici venir à travers tout la charge des cataphractaires !
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Je souhaite acquérir .…. exemplaire(s) de Jean Sobieski (92 pages).
Je joins à cet effet un chèque de :.…. x 15,94 euros (12 euros + 3,94 euros de frais postaux) = ….. euros.
Pour un achat groupé avec Le Testament de la licorne, seuls les frais de 7,35 euros au titre de ce dernier seront dus.
Envoi à : Jean Hautepierre, 122 avenue du général Leclerc Paris (jean_hautepierre@yahoo.fr).
ChÈque À l'ordre de JPT.
On peut aussi se procurer Jean Sobieski auprès des éditions Pardès, 44 rue Wilson, B.P. 11, 77880 Grez-sur-Loing.