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C’est un coup de gueule que nous propose Germain Blanc-Delmas dans Le Crâne percé d’un trou de Sainte Marie-Madeleine de Rennes-le-Château (autoédition, mai 2010), un coup de gueule qui dissimule mal sa passion viscérale pour le petit village audois.Colère d’abord parce qu’il y a eu « vol organisé ». L’abbé Saunière avait découvert un crâne, manifestement très ancien, avec une étrange entaille pariétale. Retrouvé par le Dr Malacan en compagnie de Descadeillas, cette relique disparut du paysage, au nez et à la barbe du Maire de l’époque, Mr Delmas (père de l’auteur), qui faisait une totale confiance à nos deux compères.
Ensuite, parce qu’il y a eu mystification. Le Dr Malacan, nouveau « détenteur » de la relique, se laissera aller à quelques confidences qui prendront la forme d’un article dans La Dépêche en 1967 sous la signature d’A Le Blanc. Il se réfère à la tête sculptée et détachée de la falaise de Rennes-les-Bains et qui aurait une analogie avec l’ossement inventé par le docteur, à savoir un trou au-dessus du crâne. Le journaliste aboutit, par une rapide transition, à la présence au sein de l’église de Rennes-le-Château de la sépulture de Sigebert IV, fils de Saint-Dagobert II. De quoi donner du grain à moudre aux promoteurs de la thèse mérovingienne qui rôdent dans les parages.
Enfin, parce que du fait de l’étrange conduite du dernier Maire de Rennes-le-Château (Jean-François Lhuillier), la tentative de restitution de ce que l’auteur appelle affectueusement Caput Reddis échouera lamentablement en 2003. Le petit-fils du Dr Malacan, Julien Saddier, avait osé mettre la condition suivante à la réalisation de l’opération : « je comptais faire réaliser un cliché de la découverte faite par mon grand-père et que j’ai recueillie, lui évitant de tomber dans l’anonymat le plus complet. Sous la forme d’une carte postale par exemple qui pourrait être commercialisée dans le musée ». Il se fera éconduire comme un malpropre, et avec de surcroît des menaces de poursuites.
Germain Blanc-Delmas a repris le dossier en main, avec l’appui de la nouvelle municipalité, et son livre comporte une feuille volante à remplir à titre de pétition pour la restitution. Souhaitons-lui bonne chance et recommandons fortement la lecture de son travail qui, au-delà de cette sombre affaire, comporte des analyses très approfondies sur le passé de la Cité aux Charriots.
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