° 1850 (31 août), publication du Principe poétique dans
le Southern Literary Messenger, reprenant les nombreuses conférences d’Edgar
Poe sur l’Art Poétique. Un texte magnifique, à ranger aux côtés d’Eurêka et qui permet de toucher du doigt l’unité fondamentale de son œuvre.
Ce n’est que dans la contemplation de la Beauté qu’il
nous est possible d’atteindre cette élévation enivrante, cette émotion de
l’âme, que nous reconnaissons comme le sentiment poétique, et qui se distingue
si facilement de la Vérité, qui est la satisfaction de la Raison, et de la
Passion, qui est l’émotion du cœur
La démarche du poète est donc d’approcher la Beauté, qui est de nature
divine, et d’essayer de faire partager cette « émotion esthétique »
au lecteur. Sa démarche est un acte d’imagination créatrice, tout le contraire
de la « fancy » qui n’est que vulgaire rêverie. C’est par cette
traque de « l’imaginal » qu’il peut éprouver une « intuition
fulgurante ». La poésie s’exprime également par la musique, qui est certainement
sa forme la plus aboutie. Poe donne de nombreux exemples de poèmes ayant
approché ce but, mais sans jamais donner dans « l’Art de la Versification ».
Un poème ne doit pas être trop court, au risque de n’être qu’un vulgaire
acrostiche. Mais il ne doit pas non plus être trop long, au risque de diluer le
« choc esthétique » qui perdrait alors toute sa substance auprès du
lecteur.
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