Tout chaud sorti des Presses de l'ODS
« Le « Nouveau Monde » est une création de l’Ancien »,
explique Lauric Guillaud. Cet ouvrage collectif explore la notion de «
nouveau monde », principalement autour des imaginaires américains et à
propos des Amériques. Mais il explore surtout comment les perspectives
actuelles sur le rôle de l’imaginaire dans les désirs d’exploration
viennent l’éclairer – qu’ils soient ou non mis en actes, qu’ils ouvrent,
ou moins, sur des rencontres fécondes. Le rapport de l’imaginaire au
mythe est omniprésent dans cet essai. Plusieurs américanistes apportent
leur regard à cette réflexion : un retour historique sur le basculement
entre exaltation exploratoire, rencontres et violence du choc des
cultures (L. Guillaud) ; une évocation de
l’influence des mythologies
de l’Antiquité occidentale sur l’exploration du Nouveau Monde (J.-P.
Sanchez) ; une riche analyse de l’œuvre théâtrale de Lope de Vega sur
Christophe Colomb (M. Aranda) ; la notion de Paradis comme moteur
imaginaire du Nouveau Monde (R. Tejada) ; un article sur l’art mural
mexicain (A.C. Hornedo Marín) ; un rappel du rôle majeur d’Evita Perón
dans l’imaginaire argentin contemporain (C. Marchand) ; un bref
comparatif avec l’Orient chinois (G. Susong).
Le contexte historique,
qui nourrit l’imaginaire, est déterminant pour tout projet
d’exploration ; comme le souligne Maria Aranda : « La reconquête de
Grenade et la découverte du Nouveau Monde sont les deux moitiés d’un
seul avènement, celui du Christ en terre infidèle. » On aborde aussi
dans ce livre, avec G. Bertin, un imaginaire en retour émanant
d’Amérique au cours du XXe siècle, qui se diffuse et se diffracte comme
dans une vision kaléidoscopique : celui d’un « Nouvel Âge » – comme quoi
espace et temps restent intimement mêlés… Et on montre combien l’idéal
de « nouveau monde » se reflète dans la nostalgie pour le, ou les,
mondes anciens, et comment contemporanéité et traditions se répondent à
chaque fois qu’on les évoque –une leçon à toujours garder à l’esprit.
« Qu’en est-il aujourd’hui du Nouveau Monde et des « nouveaux mondes
» ? » interrogent Lauric Guillaud et Georges Bertin, une question qui
ne doit pas être considérée anodine à l’heure d’un nécessaire
réenchantement du monde et de l’effritement des ethnocentrismes, et à
laquelle j’invite à réfléchir dans la dernière intervention.
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