dimanche 13 décembre 2020

SUPERSTITIONS EN TRANSYLVANIE, Emily Gerard

 


 

 

Le Castor Astral nous donne régulièrement des petites perles vampiriques, et ce bouquin en est une. Superstitions en Transylvanie (2018) est signé Emily Gerard, une autrice écossaise mariée à un cavalier hongrois stationné en Roumanie (Sibiu). Elle donne une première description détaillée du sujet dans son article « Transylvanian Superstitions » à la page 136 du magazine littéraire anglais The Nineteenth Century de . L'article fut par la suite reproduit et développé dans son ouvrage The Land Beyond the Forest, publié en 1888. Il est évident qu’il s’agit de l’une ses sources de Bram Stoker. Je cite Emily Gerard :

« Et tant que je suis sur le sujet des orages, je pourrais aussi mentionner ici la Scholomance, une école censée exister quelque part au cœur des montagnes où tous les secrets de la nature, le langage des animaux, et tous les sorts de magie et charmes imaginables sont enseignés par le diable en personne. Seuls dix étudiants sont admis à la fois ; et quand le cours de l'apprentissage a expiré et que neuf d'entre eux sont libres de rentrer chez eux, le dixième est détenu par le diable en guise de paiement, et monté sur un Ismeju (dragon), il devient désormais l'aide-de-camp du diable et l'assiste pour « faire le temps », c'est-à-dire pour préparer la foudre. Un petit lac, infiniment profond, situé très haut dans les montagnes au sud de Hermanstadt, est censé être le creuset où est brassée la foudre, et par beau temps le dragon dort sous les eaux. »

Une citation à mettre au regard de celle de Van Helsing :

« D’après ce que j’ai appris grâce aux recherches de mon ami Arminius de Budapest, il (Dracula) était de son vivant un homme remarquable, guerrier, homme d’État, alchimiste ; et l’alchimie représentait alors le plus haut degré de la science. Il avait une puissante intelligence, une culture sans égale, et un cœur qui ne connaissait ni peur ni remords. Il eut même l’audace d’assister aux leçons de Scholomance et ne laissa sans s’y essayer aucune branche du savoir de son époque. »

Précisons encore que la voyageuse décrit précisément le « canon » qui deviendra célèbre sous la plume de Bram Stoker : 

« … Toute personne tuée par un nosferatu devient elle-même vampire après sa mort et suce le sang des innocents tant que son esprit n’a pas été exorcisé ; pour cela, il faut ouvrir sa tombe et lui enfoncer un pieu dans le cœur, ou tirer au pistolet à travers le cercueil. Un autre moyen de contenir un vampire dans sa tombe est de marcher autour de celle-ci en fumant à chaque anniversaire du décès. Pour les cas de vampirisme persistant, il est recommandé soit de couper la tête et de la replacer dans le cercueil après avoir rempli la bouche d’ail, soit d’extraire le cœur et de le brûler, puis d’éparpiller les cendres sur la tombe. »

On rappellera enfin, pour être complet que, Vámbéry a transmis à Bram Stoker les Histoires de la Moldavie et de la Valachie de Johann Christian von Engel (publiées au début du XIXe siècle) pour le roman Dracula : Stoker le cite à travers son personnage, Abraham Van Helsing qui dit avoir été inspiré par my friend Arminius Vambery, of Buda-Pesth University.

 

Un excellent petit livre à mettre au regard de Où sont passés les vampires ? de Ionna Andreesco (Payot et Rivages, 1997, réédition en 2004), une véritable enquête ethnologique au cœur de la Transylvanie Profonde


 https://lebibliothecaire.blogspot.com/2010/04/de-lexistence-des-vampires.html

 


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