Étonnants Voyageurs : programmation multiple pour 'un regard décentré'
Dixit Michel Le Bris
Par Antoine Oury, le mercredi 11 avril 2012 à 15:34:29 - 0 commentaire
Pour sa 23e édition, le festival Étonnants Voyageurs de
Saint-Malo largue les amarres pour les mers du Sud, avec sur le pont 200
auteurs et dans ses cales une cargaison riche de récompenses,
projections, rencontres et café, tous bien évidemment littéraires. Petit
aperçu des réjouissances à venir du 26 au 28 mai prochain, à travers
l'oeil de la longue-vue.
Yaaar ! Cap vers les mers du Sud
« Nous voulions absolument faire intervenir des auteurs des mers du Sud, cette zone Asie-Pacifique où quelque chose de nouveau est en train de naître » explique le capitaine Le Bris. L'aiguille de la boussole ne s'est pas affolée, et Étonnants Voyageurs a toujours l'intention de présenter une francophonie à mille lieues du label néo-colonialiste qu'elle devient parfois : « Le Festival est à un tournant de son histoire, parce que le monde occidental est en train de changer. Si la crise est bien réelle en Europe, elle est aussi l'occasion d'un renouvellement total. » L'équipage organisateur du Festival acquiesce d'une seule voix : le « décentrement du regard » ne fait loucher personne.
Programmation-monde
Du coup, la programmation est à la hauteur des ambitions : le public n'aura que l'embarras du choix pour vadrouiller entre la trentaine de lieux qui accueillera les différents évènements du festival. Océanie, Polynésie, Australie, Nouvelle-Zélande et Calédonie constituent quelques-uns des pays d'origine des auteurs invités. Beaucoup d'intervenants, une condition nécessaire pour une 23e édition qui veut redonner la parole à ceux qui furent surtout des objets d'étude pour la longue lignée des ethnologues occidentaux. « Les spécialistes, parce qu'ils sont spécialistes de ce qui est, sont peut-être les moins à même de prédire ce qui sera » précise, sybillin, Michel Le Bris.
« Avec la révolution numérique, le voyage est différent » explique ce baroudeur jamais à court d'anecdotes. En passant par Saint-Malo, il sera aussi éprouvant : outre les mers du Sud, Étonnants Voyageurs fait aussi un crochet par la Belgique et son mouvement surréaliste (le groupe CoBrA, par exemple) en rupture avec celui des traditionnels Dalí et Buñuel. Une « Nuit de la Belgique Sauvage », notamment, promet beaucoup. Grâce à la Maison du Québec, le pays fera aussi partie des escales du festival.
Ajoutez à cela des remises de prix à la pelle (Prix Kessel, Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs, Prix Nicolas Bouvier, Prix Ganzo de la poésie), un « tour du monde en poésie », un hommage à Kerouac et une sélection de films tout droit débarqués du FIFO (Festival international du Film documentaire Océanien) mais aussi des rendez-vous pour les plus jeunes avec goûters/rencontres littéraires, spectacles, contes et l'anniversaire de Gallimard Jeunesse à fêter tous ensemble.
On a failli mettre notre véto (symbolique, évidemment) en apprenant la présence des vampires dans la programmation : pitié, cadenassez-les dans leurs cercueils ! Mais, finalement, on comprend que la programmation de Patrice Blanc-Francard est plus tournée vers les films de la Hammer que vers du pseudo-indé pour adolescents. Quand il imite Christopher Lee et annonce qu'il sera présent (bon, par téléphone pour cause d'anniversaire, le sien, pas celui de Bram Stoker) au festival, on adhère complètement, au point d'en être presque à ouvrir un bouquin de « bit-lit » (mais en fait, non).
Festival mondial
« Quand on s'ouvre au monde, le monde s'ouvre à vous » déclare soudain Michel Le Bris, tel un gourou new-age : l'écrivain explique que le festival Étonnants Voyageurs s'est joint à la Word Association, qui rassemble les plus importants festivals littéraires du monde : Melbourne, Édimbourg, Pékin... L'objectif ? Favoriser les « échanges d'auteurs » entre pays. « Par ce biais, nous allons contribuer à la circulation de la littérature française, loin de son nombrilisme et de son formalisme habituels ». Un ouvrage collectif de réflexion sur les enjeux de la fiction devrait d'ailleurs suivre.
Mieux encore, les organisateurs évoquent, les yeux brillants, les possibilités de cette association Word Alliance : la création d'une plateforme numérique qui rassemblerait tous les fichiers (mp3, vidéo, photos) relatifs aux festivals membres, soit un fameux trésor.
Yaaar ! Cap vers les mers du Sud
« Nous voulions absolument faire intervenir des auteurs des mers du Sud, cette zone Asie-Pacifique où quelque chose de nouveau est en train de naître » explique le capitaine Le Bris. L'aiguille de la boussole ne s'est pas affolée, et Étonnants Voyageurs a toujours l'intention de présenter une francophonie à mille lieues du label néo-colonialiste qu'elle devient parfois : « Le Festival est à un tournant de son histoire, parce que le monde occidental est en train de changer. Si la crise est bien réelle en Europe, elle est aussi l'occasion d'un renouvellement total. » L'équipage organisateur du Festival acquiesce d'une seule voix : le « décentrement du regard » ne fait loucher personne.
De gauche à droite : Lucie
Milledrogues, Mélani Le Bris, Michel Le Bris, Maëtte Chantrel, Patrice
Blanc-Francard, Agathe du Bouäys
Programmation-monde
Du coup, la programmation est à la hauteur des ambitions : le public n'aura que l'embarras du choix pour vadrouiller entre la trentaine de lieux qui accueillera les différents évènements du festival. Océanie, Polynésie, Australie, Nouvelle-Zélande et Calédonie constituent quelques-uns des pays d'origine des auteurs invités. Beaucoup d'intervenants, une condition nécessaire pour une 23e édition qui veut redonner la parole à ceux qui furent surtout des objets d'étude pour la longue lignée des ethnologues occidentaux. « Les spécialistes, parce qu'ils sont spécialistes de ce qui est, sont peut-être les moins à même de prédire ce qui sera » précise, sybillin, Michel Le Bris.
« Avec la révolution numérique, le voyage est différent » explique ce baroudeur jamais à court d'anecdotes. En passant par Saint-Malo, il sera aussi éprouvant : outre les mers du Sud, Étonnants Voyageurs fait aussi un crochet par la Belgique et son mouvement surréaliste (le groupe CoBrA, par exemple) en rupture avec celui des traditionnels Dalí et Buñuel. Une « Nuit de la Belgique Sauvage », notamment, promet beaucoup. Grâce à la Maison du Québec, le pays fera aussi partie des escales du festival.
Ajoutez à cela des remises de prix à la pelle (Prix Kessel, Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs, Prix Nicolas Bouvier, Prix Ganzo de la poésie), un « tour du monde en poésie », un hommage à Kerouac et une sélection de films tout droit débarqués du FIFO (Festival international du Film documentaire Océanien) mais aussi des rendez-vous pour les plus jeunes avec goûters/rencontres littéraires, spectacles, contes et l'anniversaire de Gallimard Jeunesse à fêter tous ensemble.
On a failli mettre notre véto (symbolique, évidemment) en apprenant la présence des vampires dans la programmation : pitié, cadenassez-les dans leurs cercueils ! Mais, finalement, on comprend que la programmation de Patrice Blanc-Francard est plus tournée vers les films de la Hammer que vers du pseudo-indé pour adolescents. Quand il imite Christopher Lee et annonce qu'il sera présent (bon, par téléphone pour cause d'anniversaire, le sien, pas celui de Bram Stoker) au festival, on adhère complètement, au point d'en être presque à ouvrir un bouquin de « bit-lit » (mais en fait, non).
Festival mondial
« Quand on s'ouvre au monde, le monde s'ouvre à vous » déclare soudain Michel Le Bris, tel un gourou new-age : l'écrivain explique que le festival Étonnants Voyageurs s'est joint à la Word Association, qui rassemble les plus importants festivals littéraires du monde : Melbourne, Édimbourg, Pékin... L'objectif ? Favoriser les « échanges d'auteurs » entre pays. « Par ce biais, nous allons contribuer à la circulation de la littérature française, loin de son nombrilisme et de son formalisme habituels ». Un ouvrage collectif de réflexion sur les enjeux de la fiction devrait d'ailleurs suivre.
Mieux encore, les organisateurs évoquent, les yeux brillants, les possibilités de cette association Word Alliance : la création d'une plateforme numérique qui rassemblerait tous les fichiers (mp3, vidéo, photos) relatifs aux festivals membres, soit un fameux trésor.
Par Antoine Oury, le mercredi 11 avril 2012 à 15:34:29 - 0 commentaire
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire