Stephen
King n’a jamais caché son admiration pour Lovecraft et son influence sur sa
propre œuvre. Crouch End (1980, in Rêves et Cauchemars, Arkham House ;
1991, version française chez Press Pocket, Nouvelles
légendes du Mythe de Cthulhu) est à cet égard emblématique. Nous sommes
dans le quartier londonien de Crouch End, dans un commissariat de police qui
vient de recevoir une américaine en vacances, Doris, complètement paniquée suite
à la disparition de son mari, Lonnie.
Le couple a emprunté un taxi pour se
rendre à une invitation dans le quartier, mais Lonnie, ayant oublié l’adresse,
demande au chauffeur de s’arrêter devant une cabine téléphonique pour joindre
son ami. Au sortir de la cabine, le couple constate que le taxi a disparu sans
se faire payer la course. Lonnie regarde le journal local dont le gros titre
annonce : soixante disparus dans l’horreur
souterraine. Le couple erre dans les rues désertes et entend un gémissement
dans le jardin d’une villa. Il se précipite, le son devient atroce et Lonnie
revient terrifié et se met à courir en criant à Doris de s’enfuir. Ils
empruntent un passage souterrain, Doris sent une main essayer de la saisir,
mais arrive à se dégager. Elle sort du souterrain et ne reverra jamais Lonnie.
Elle continue, hagarde, de déambuler dans un quartier glauque, formé d’entrepôts
aux noms bizarres : Alhazred, Cthulhu Kryon, Yogsoggoth, R’Yeleh ou encore
Nyarlatotep. Elle finira par échouer au poste de police où elle racontera son
aventure à des fonctionnaires médusés.
A
noter sous forme de clin d’œil une discussion savoureuse entre un policier sceptique
et un policier fortéen. Ce dernier parle de Lovecraft qui écrivait à propos des
Dimensions. Il pense que le quartier de Crouch End est un endroit où la
barrière avec les Terres de l’Ailleurs est particulièrement fine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire