vendredi 25 décembre 2015

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE MONSTRE SUR LE SEUIL, Lovecraft





Le Monstre sur le seuil (1933, in Weird Tales 1937).
Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier. Voilà une nouvelle qui commence de façon tonique ! Il s’agit du récit de Daniel Upton, architecte à Arkham, et ami de Edward Derby, un jeune homme introverti, couvé par ses parents et cultivant un goût prononcé pour l’art morbide et la poésie décadente. Il finira cependant par fréquenter l’université de la ville, suivant un cursus de littératures anglaise et française à l’issue duquel il décrochera brillamment un diplôme. Il tombera amoureux de Asenath Waite qui suivait pour sa part des études en métaphysique médiévale. Une jolie jeune femme, malgré des yeux globuleux, native d’Innsmouth. Son père, Ephraïm Waite s’adonnait aux sciences occultes ; quant à sa mère, on ne sait pas grand chose d’elle, si ce n’est qu’elle était toujours voilée. Marié, le jeune couple quitta la maison des Derby et s’installa dans sa propre demeure, entouré de domestiques inquiétants venus d’Innsmouth.
Edward rendait souvent visite à son ami et lui apprit que son épouse possédait d’étranges pouvoirs, notamment celui de prendre le contrôle de son esprit. Ses rêves étaient de plus en plus inquiétants : Il évoquait de terrifiants conclaves tenus dans des lieux reculés, des ruines cyclopéennes enfouies au plus profond du Maine sous lesquelles d’immenses escaliers plongeaient dans d’abyssales ténèbres foisonnant de mystères, d’angles complexes franchissant des murs invisibles vers d’autres régions de l’espace et du temps, ainsi que d’ignobles échanges de personnalité permettant d’explorer des territoires lointains et interdits d’autres mondes et d’autres plans d’existence.
Sa santé commença à décliner, et Richard Upton du aller le récupérer dans le Maine, alerté par la police. Il était manifestement entré en contact avec une étrange secte et tenait des propos incohérents. Sur le chemin de retour, le jeune architecte observa une modification inquiétante de la personnalité de son ami.
Leurs relations devinrent espacées, mais chaque contact virait à l’horreur. Upton apprendra dans une dernière lettre de son ami, venu lui remettre en mains propres, que Ephraïm Waite avait pris le contrôle d’Asenath, puis par le biais de celle-ci d’Edward. Lequel Edward n’était plus qu’une loque inhumaine et repoussante. La fin sera tragique, ainsi qu’on peut le deviner dès les premières lignes de la nouvelle.

Quelques commentaires :

° Arkham est abondamment utilisée dans les nouvelles de Lovecraft et chaque texte apporte des précisions supplémentaires sur cette cité étrange. L’auteur nous en a du reste, à l’instar d’Innsmouth, laissé un plan.



° Les femmes sont rares dans l’œuvre de Lovecraft, et lorsqu’elles interviennent, ce sont toujours des monstres !


° Les livres :
On retrouve ici le Necronomicon, ainsi que Le Livre d’Eibon et les Unausspreclichen Kulten.
Sont également citées les œuvres d’Edward Derby, Azathoth et autres Horreurs, ainsi que Le Peuple du Monolithe, recueil du poète baudelairien Justin Geoffrey qui mourut en 1926 dans un asile d’aliénés, de retour d’un village hongrois de sinistre réputation. Ce dernier est une création de Robert E. Howard in The Black Stone et The House. 



° Les créatures :
Sont évoqués les shoghots, Shub-Niggurah, la Chose Encagoulée.


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