La Légende Arthurienne : sources, dérivations et ruissellements. Sous la direction de Georges Bertin. Editions L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
Cet
ouvrage, sous la direction de Georges Bertin, est une démonstration de
ce que Gilbert Durand a défini comme le « ruissellement mythique » dans
le contexte de la légende ou plutôt des légendes arthuriennes. Les
diverses contributions, toutes particulièrement riches, rassemblées dans
ce livre s’inscrivent dans cinquante années de recherches, depuis la
création en 1973 du Cercle d’Etudes Nouvelles d’Anthropologie qui
investit inlassablement les traditions arthuriennes et la culture
médiévale.
Sommaire :
Sources : Les enfances de Lancelot du Lac et l’initiation du jeune héros aux marches de Gaule, suivi de Banvou (ou Bannou et Banoicum vicum, le bourg de Ban) au Pays Bas Normand par Georges Bertin – La christianisation de la Matière de Bretagne par Paul Verdier – L’enracinement nantais de la Légende Arthurienne en pays nantais de Jean-Paul Lelu – Fraimbault, Lanzelet, Lancelot : sous le signe de l’eau de Gilles Susong.
Les Plantagenets et la Légende Arthurienne : A
propos du rôle des Plantagenets dans la diffusion de la littérature
arthurienne : l’exemple d’Aliénor d’Aquitaine, reine de Castille (1161 –
1214) de Gilles Susong – Quand les reines se rêvaient déesses… (Aliénor et ses filles) par Paul Verdier.
Dérivations et ruissellements : E.T.A. Hoffmann(1776 -1822) – Le Vase d’Or, histoire de la quête de la connaissance par Véronique Liard – Les héros de H.R. Haggard (1856 – 1925) : une nouvelle épopée médiévale au cœur des ténèbres africaines par Lauric Guillaud – J.R.R. Tolkien (1892 – 1973), Le Seigneur des anneaux, Gandalf, héros arthurien, héros romantique de Pierre Besses.
La légende arthurienne, en ses multiplicités, ne cesse de se renouveler autour de ses mythèmes principaux.
« Ce
qui est merveilleux, nous dit Georges Bertin, ce qui nous passionne
encore trente-cinq ans après les premiers travaux de feu René Bansard,
c’est que le phénomène initié alors ne s’arrête pas là et que depuis, à
chaque époque, avec les médias culturels dominants, la Légende
Arthurienne ne cesse de renaître, de se parer de nouveaux habits :
roman, théâtre, cinéma, etc. y compris et jusque dans nombre de
pratiques sociales, ce que Gilbert Durand nommait « ruissellement
mythique ».
Cet ouvrage n’a d’autre ambition que de pointer ces usages, car le 21e
siècle s’en est déjà emparé à son tour pour en propose rencore de
nouvelles interprétations (on pense aux séries télévisées, aux jeux
vidéo) tant la symbolique portée par le mythe arthurien, emprunte ses
voies à l’Universel: Rex Arturus, rex quondam futurus. »
Cet
ensemble permet d’aborder ou de clarifier un certain nombre de concepts
comme ceux de passage, d’initiation chevaleresque, de royauté,
d’élection, des puissances serpentines, du vase et de ce qu’il contient…
mais aussi de traiter des questions historiques d’importance :
Paul
Verdier suggère ainsi qu’Aliénor d’Aquitaine a assumé pour elle-même et
ses deux filles les fonctions d’une trinité féminine d’origine
indo-européenne, présente dans les traditions celtiques, toujours
vivante, en fond dans la culture populaire. Cette Reine-déesse incarne
le pouvoir féminin selon des modèles venus de l’Antiquité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire