Ce livre n’est pas un policier, ni un thriller fantastique ni même un
roman d’horreur. Bad Man de Dathan
Auerbach (Belfond 2019) est tout
cela à la fois, mais c’est surtout une ode à l’Amérique des profondeurs,
glauque à souhait avec ses maisons mal entretenues, ses commerces délabrés et
ses familles miséreuses sur lesquelles planent d’indicibles malédictions. Un contexte qui n’est pas sans rappeler les
ambiances de Stephen King et dont le « héros », Ben, semble attirer
tous les malheurs de la terre. Complexé par son obésité, il a tout d’un raté et
vit avec un père qui ne se soucie guère de lui et une belle-mère névrosée. Lors
d’une course au supermarché local, il va perdre son petit frère dans les
toilettes du magasin. Commence alors une quête infernale pour retrouver l’enfant,
quête qui l’amènera à se faire embaucher comme magasinier dans l’enseigne afin
de mieux enquêter sur le terrain. Une recherche qui prendra plusieurs années,
le conduisant doucement à la folie, entre un directeur sadique, une boulangère
inquiétante et des collègues qui semblent prendre un malin plaisir à semer des
indices douteux. La chute sera à la hauteur de l’ensemble, lourdement
poisseuse.
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