vendredi 16 mai 2014

LES EAUX SULFUREUSES D'ALET


Les eaux Alet-les-Bains sont-elles victimes d'un escroc ?

LA DEPECHE

Économie

Les eaux d'Alet avant la fermeture de l'usine.Photo DDM  Archives
Les eaux d'Alet avant la fermeture de l'usine.Photo DDM Archives
L'homme d'affaires dubaïote Khaled Al Habahbeh en négociation avec la commune d'Alet a fait la une des journaux italiens, ils ont enquêté sur son passé douteux.
Tel un phénix, l'entreprise d'embouteillage d'eau d'Alet les Bains devait renaître de ses cendres grâce à un investisseur miracle, un certain Khaled Al Habahbeh, venu tout droit d'un pays où elle fait terriblement défaut, les Émirats arabes unis. L'affaire ressemble quasiment un conte des Mille et une nuits moderne. Natif de Jordanie l'homme d'affaires de nationalité américaine et dont le siège social de ses sociétés serait à Dubaï, est arrivé en 2013 sur le sol alétois en sauveur providentiel, promettant monts et merveilles. On peut citer la construction d'une nouvelle usine d'embouteillage adossée à une fabrique de bouteilles en matière recyclable, dans le cadre d'un nouveau procédé écologique breveté, il parlait de la renaissance des anciens thermes et de l'édification d'un hôtel grand luxe… Ce n'était plus Alet-les-Bains mais Lourdes ou la caverne d'Ali Baba. Dans un premier temps les élus locaux furent sous le charme des promesses belles comme des mirages en or massif. Mais selon nos informations, plus les négociations avançaient, plus les intervenants se démultipliaient aux côtés du sulfureux Khaled Al Habahbeh et plus le doute s'installait parmi les locaux, jusqu'à ce que les élus se piquent de vérifier sur le net qu'elle est réellement cette nouvelle société mise sur la table des négociations, le groupe SMC, une holding tunisienne. Ils s'aperçoivent alors avec stupeur que les eaux d'Alet figuraient déjà en bonne place dans le vaisseau amiral de la société comme le dernier trophée au tableau de chasse, alors que bien évidemment rien n'était signé. Les avocats de la mairie intervenaient immédiatement pour faire cesser cette incongruité. Et les surprises ne s'arrêtent pas là. La mairie d'Alet apprenait que l'homme d'affaires faisait les gros titres de la presse italienne dans le cadre d'un sauvetage très contesté, d'une aciérie et de son haut-fourneau à Piombino, une usine employant des centaines ouvriers dans la province de Livourne en Italie, avec promesse de nettoyage des déchets industriels sur 85 ha pour la construction d'un hôtel 5 étoiles. Un sauvetage douteux qui devait capoter en début d'année, mis à mal par l'enquête des journalistes du journal économique Il Sole 24 Ore, tiré à 330 000 exemplaires, qui dévoile le passé délictueux de Khaled Al Habahbeh en l'accusant d'avoir passé 36 mois en prison aux États Unis en 2001 pour escroquerie au détriment d'une banque. Toujours selon le quotidien italien la spécialité de Monsieur Al Habahbeh serait de «falsifier des informations bancaires dans le but d'obtenir des prêts importants. D'autres condamnations plus graves viennent encore assombrir le passé trouble de ce magnat sans frontière.» Et les journalistes italiens de citer Limoux dans leurs articles : «Alors qu'il joue une grosse partie à Piombino, il engage une négociation avec la mairie de Limoux, en France, à laquelle il propose d'embouteiller son eau et de reproduire le succès d'Évian en ressuscitant ses thermes et les bains d'Alet-les-bains» Éconduit en Italie Khaled Al Habahbeh serait revenu à Alet il y a quelques jours et aurait rencontré la nouvelle maire Ghislaine Chafforeau. On ne connaît pas la teneur des discussions. À suivre.

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