Les engoulevents de la colline de Derleth (The
Wippoorwills in the Hills, 1948) s’inscrit dans un schéma qui à force d’être
utilisé devient caricatural. Le narrateur, Dan Harrop, se rend à Aylesbury Pike
près d’Arkham dans la maison de son cousin Abel Harrop qui vient de disparaître.
La maison est isolée et les rares voisins aux alentours peu loquaces. Les nuits
sont bercées par les hurlements des engoulevents, ce qui laisse au visiteur le
temps de se plonger dans les ouvrages de la bibliothèque d’Abel : Les Prodiges thaumaturgiques sur la terre de
Chanaan, le Culte des Goules, De Vermis Mysteriis, Les Manuscrits Pnakotiques,
Le Texte de R’Lyeh, Unaussperchlichen Kulten. Mais c’est surtout la lecture
un vieil ouvrage relié en peau humaine, Le
Necronomicon, qui va le perturber. Il apprend du reste par un voisin, un
Whateley de la branche de Dunwich, qu’Abel, a été emporté par « Ceux du
Dehors » et qu’il ferait mieux de brûler les livres et de se sauver. Les
engoulevents continuent de rythmer les nuits alors que des crimes horribles
sont commis, sur des voisins et leur bétail que l’on retrouvera vidé de son
sang. Dan Harrop continue cependant ses lectures et commet l’erreur de réciter
à voix haute certains passages du Necronomicon.
On le retrouvera en sang à côté du cadavre d’une voisine qu’il vient d’égorger.
Plusieurs
extraits du livre maudit nous sont proposés :
Pour faire venir
Yog-Sothoth d’Ailleurs, ayez la sagesse d’attendre que le Soleil soit dans la
cinquième maison, quand Saturne est en train, tracez le pentagramme de feu et
récitez trois fois le Neuvième verset, en répétant que la fête de Roodemas et
Hallon projettera la Chose dans les espaces au-delà de la Grille, dont
Yog-Sothoth est le gardien. A la première tentative, vous risquez de ne pas Le
voir venir, mais de faire apparaître Un Autre qui désire tout autant grandir.
S’il n’a pas à sa disposition le sang d’Un Autre, Il s’efforcera de prendre le
vôtre. Alors considérez tout cesi avec le plus grand sérieux.
En ce qui concerne les Anciens, d’après les écrits, ils attendent
à la Porte et la Porte est partout dans tous les temps. Ils ne savent rien du
temps ni de l’endroit, mais ils sont dans tous les temps et dans tous les
endroits sans jamais s’y montrer, et il y en a parmi eux qui peuvent prendre
des aspects et des formes variables et tous les aspects et toutes les formes et
toutes les Portes sont pour eux dans n’importe quel lieu mais en particulier là
où j’ai été appelé, c’est-à-dire Irem, la Cité des colonnes, la Cite sous le
désert, où les hommes qui prononcent les Mots Interdits devront établir une
porte et attendre Ceux qui franchiront la Porte, comme les Dhols, les
abominables Mi-Go, le peuple Tcho-Tcho, les Etres des Profondeurs, les gugs,
les Fantômes de la Nuit, les shoggoths et les voormis, les shantaks qui gardent
Kadath dans les Etendues Glacées et sur le Plateau de Leng. Tous sont
semblables aux Enfants des Dieux Aînés. Ils se sont séparés, laissant aux
Grands Anciens la possession de la Terre, tandis que la Grande Race, revenant
d’Yith, installait Sa Demeure dans les temps futurs et sur des Espaces
Terrestres inconnus de ceux qui marchent maintenant sur la Terre, et là Elle
attend que viennent à nouveau les vents et les voix qui La porteront en avant
et qui Lui permettront de se déplacer avec les Vents sur toute la Terre et
parmi les espaces sidéraux jusqu’à la fin des temps.
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