mercredi 12 janvier 2022

LES CHRONIQUES D'EL'BIB, LE SYMBOLE PERDU, Dan Brown

Les séjours de longue durée à l'hôpital donnent au moins le loisir de faire des révisions :


 

Dan Brown avait enflammé la planète ésotérique par son Da Vinci Code. Avec Le Symbole Perdu, (JC Lattès, 2008), il s’attaque à un autre morceau de choix, le secret des francs-maçons. Robert Langdon est appelé à Washington pour donner un cours de symbolisme pour le compte d’un de ses amis, invitation qui n’est autre qu’un piège pour le plonger dans une sombre affaire de famille et pour le mettre à contribution dans la recherche du message perdu des Frères. La légende veut en effet que l’humanité ait eu accès, à l’origine des temps, à un lourd Mystère, une connaissance lumineuse faisant de l’homme l’égal de Dieu. Mais l’homme se révolta contre son créateur et ce précieux savoir se perdit. Toutes les écoles symboliques, comme la F+M, en gardent un souvenir confus. On pense ici à « la Tradition Primordiale » chère à René Guénon. Il est certain que retrouver ce vieux secret rendrait à l’homme toute sa plénitude et des pouvoirs illimités. On laisse entendre qu’il faut passer par le 33ème degré de l’Ordre pour en retrouver la trace.

La quête de notre professeur érudit se déroule essentiellement dans la capitale américaine, dans les locaux du Capitole. Il est vrai que beaucoup de chercheurs romantiques voient dans la géographie et l’architecture de Washington la profonde empreinte maçonnique des pères fondateurs de la ville.

La recherche est passionnante, parfaitement documentée et réservant au lecteur des jets d’hémoglobine parfois difficilement soutenables. Je ne spolierai pas la chute, mais le fameux secret, comme « la lettre volée », n’est-il pas sous nos yeux ?

Le Da Vinci Code avait suscité des tonnes d’ouvrage d’études, analyses et critiques. Ce dernier opus ne déclenchera pas de torrent littéraire similaire. Signalons cependant Le Symbole Retrouvé de Giacometti et Ravenne qui décortique bien le travail de l’auteur américain (2009).

 

Remarques sur la Noétique

 

Mis à part la F+M, la Noétique est le véritable héros de ce roman par le biais d’une chercheuse, sœur de l’ami de Robert Langdon à Washington. Wikipedia est très elliptique sur cette discipline : « La noétique est un adjectif utilisé en phénoménologie pour désigner ce qui concerne l'acte de la pensée, la noèse. La noétique est une branche de la philosophie métaphysique et de la philosophie de l'esprit concernant l'intellect et la pensée. C'est l'étude ou la théorie de la connaissance, de la pensée. » Nous sommes très proche du concept de « noosphère » de Teilhard de Chardin qui serait « … la représentation d'une couche de faible épaisseur entourant la Terre qui matérialiserait à la fois toutes les consciences de l'humanité et toute la capacité de cette dernière à penser ». On flirte aussi avec la théorie des archétypes de Jung.

 

Dans le roman, la noétique est l’analyse des relations qui existent entre la conscience et la matière. Il existe du reste un très sérieux « Institut des Sciences Noétiques » à Genève que j’ai eu le plaisir de visiter. Sous le pilotage de la dynamique Sylvie Dethiolaz, cet institut, qui est un peu de la même famille que notre « Institut Métapsychique », se consacre essentiellement aux phénomènes de décorporation (y compris les NDE).

L’approche de Dan Brown est très « réalisme fantastique ». La science et la tradition ne sont pas des ennemis, mais au contraire se complètent et beaucoup de textes anciens se font l’écho d’un savoir aujourd’hui oublié. L’auteur cite de nombreux exemples, s’appuyant par exemple sur le Zohar pour retrouver la « théorie des cordes ». On croirait lire Pauwels et Bergier ! « Il semble exister une « matière invisible » dans le corps humain qui s’en échappe au moment de la mort. » Cela éclairerait nombre de questionnements mystiques comme la transmigration, la conscience cosmique, les NDE, la projection astrale, la vision à distance etc…


 

 

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