Je suis d’ailleurs (1921, The
Outsider, Weird Tales 1926). Une belle nouvelle qui a un petit parfum autobiographique.
Le narrateur, non nommé, vit reclus dans un vieux manoir sans miroirs, à
l’ombre de personnes très âgées, et ne connaît rien d’autre que les livres de
la bibliothèque et la pelouse où il aime rêvasser, sous d’immenses arbres qui
l’empêchent de voir le ciel. Contempler les étoiles devient une obsession et il
va escalader une tour en ruine, attenante au manoir. De façon curieuse, le sommet
de la tour débouche sur le sol d’un vaste domaine dans lequel se dresse un château
illuminé. Il entend des cris de joie et de la musique et pénètre dans la
demeure. Les participants à la fête se figent, se mettent à hurler et s’enfuient.
Le narrateur cherche ce qui a pu les effrayer et découvre, dans une alcôve, une
créature répugnante aux formes vaguement humaines. Il s’approche et se heurte à
une surface froide et immuable de verre
lisse.
Lovecraft
raconte dans une lettre que, de tous ses récits, celui-ci est celui qui
s’approche le plus du style de son idole, Edgar Allan
Poe. Les premiers paragraphes font écho à ceux de Bérénice tandis que l’horreur qui met fin
aux festivités rappelle la scène du levé de masque dans Le Masque de la mort rouge.
A
noter que Lovecraft fait allusion, dans la nouvelle, et dans le cadre des rêveries
du narrateur, aux catacombes de Nephrem-Ka dans la vallée secrète de Hadoth
près du Nil, aux roches tombales de Neb
et
aux fêtes sans nom de Nitokris sous la Grande Pyramide.
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