lundi 20 janvier 2014

UNE STATUE A LA MEMOIRE DE PIERRE PLANTARD ?


Rennes-le-Château. Un bien étrange paroissien

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Rennes-le Château

La conférence a recueilli un large public./photo DDM,DD.
La conférence a recueilli un large public./photo DDM,DD.
Christian Doumergue a brisé le miroir où se reflète l’image du très controversé Pierre Plantard, manipulateur averti, qui a donné ses ailes à la légende. Pour voir.
Mythomane au passé sulfureux, Yves Lignon, responsable du département de parapsychologie de l’université de Toulouse notamment, à qui l’on reproche ses accointances du temps de sa jeunesse avec le régime de Vichy, mais aussi sa vision de l’histoire de Rennes-le-Château, dont il a «enrichi» le mythe : la descendance mérovingienne, le tombeau de Marie-Madeleine, les sociétés secrètes, etc. ? Ou mythomane éclairé surfant sur les symboles, jetant des passerelles sur les mondes occultes à travers un voyage littéraire à plusieurs niveaux de lecture, où la compréhension talonne l’initiation ? Dans un débat où les questions ont toujours une longueur d’avance sur les réponses, Pierre Plantard, le mal aimé, disparu depuis plusieurs années, n’a pas fini de diviser «les anciens et les modernes», comme l’a dit, samedi après-midi, en début de conférence, Christian Doumergue, auteur d’un livre controversé sur la place de ce témoin à charge dans la légende de Rennes-le-Château. Ce dernier, entouré d’auteurs de premier plan dans la catégorie ésotérisme : Laurent James, De l’Étoile, Jean-Paul Bourru, a fait le pari de la seconde proposition, illustrée par une citation : «Le prince ne parle ni ne dissimule, il signifie». C’est là toute la problématique d’une pensée experte dans la manipulation, s’insinuant au gré des éléments de langage, des identités empruntées, des vraies fausses routes illustrant ses écrits, dans l’architecture de ses constructions aux fondations alchimiques ou franc-maçonniques dans certains de ses livres. «Pour réveiller la belle endormie qui sommeille en chacun de nous, il faut d’abord l’aimer», suggère le conférencier. Une quête lente qui n’a rien à voir avec le coup de foudre de nos misérables vies, bien sûr, dont le cheminement correspond à des degrés d’initiation : Marie-Madeleine, Isis, la reine d’un royaume disparu, sont autant de marches qui nous conduisent vers la lumière d’un monde «underground» : la tradition Atlante signifiée par l’image du poulpe, représentant la référence la plus lointaine dans le temps de l’imaginaire. Pour parvenir à ouvrir les portes de ce puzzle, Plantard a écrit un texte sur la présence comme ermite dans une grotte au-dessus du village de Tino Rossi (sic), Doumergue propose quelques clefs de lecture et renvoie aux notes marginales.
La mystique du sang qui vit après la mort dans le corps de certains cadavres demeurant intacts (sainte Roselyne), les côtes d’altitude des massifs environnants Rennes, le Cardou notamment, l’image de Janus, gardien des portes au double visage, la lame du fou dans le tarot, aideraient à franchir ainsi les murailles de l’entendement «normal». À Rennes-le-Château, il y a longtemps que ce mot ne signifie plus rien.
La Dépêche du Mid

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